Après des années de léthargie sidérante, l'UA étonne en annonçant le retrait de ses observateurs des droits de l'homme au Burundi

De tels propos, venus directement de l'UA, laissent pantois le Burundais Lambda qui, depuis plus de 5 ans, a toujours été persécuté et grugé par un Etat policier né du régime CNDD-FDD qui squatte illégalement la totalité des institutions.Ils suscitent en effet plus de questions qu'ils n'apportent de réponses. L'UA avait-elle, au Burundi, d' observateurs des droits de l'homme et autres experts ? Si ça se trouve, ont-ils produit le moindre rapport sur les exactions du régime ? Nul n'en a la moindre idée.

Par
Burundi Daily
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14.5.2021
Categorie:
Diplomatie

L'Union africaine (UA) a récemment annoncé, via un communiqué, la fin du mandat de ses observateurs des droits de l'homme et experts militaires, au Burundais au 31 mai 2021.

Deux extraits de son texte, pour le moins risible, méritent d'être mis en relief :

« À la lumière des progrès significatifs accomplis et des développements positifs constatés au Burundi, l'UA décide de « mettre fin au mandat de la Mission d'Observateurs des Droits de l'Homme et d'Experts militaires de l'UA au Burundi, le 31 mai 2021 ».

« L'UA félicite le Gouvernement, en particulier, les dirigeants et le peuple Burundais pour l'organisation réussie des élections le 20 mai 2020 et la formation subséquente d'un nouveau Gouvernement, sous conduite de S.E. Evariste Ndayishimiye, Président de la République ».

De tels propos, venus directement de l'UA, laissent pantois le Burundais Lambda qui, depuis plus de 5 ans, a toujours été persécuté et grugé par un Etat policier né du régime CNDD-FDD qui squatte illégalement la totalité des institutions.

Ils suscitent en effet plus de questions qu'ils n'apportent de réponses. L'UA avait-elle, au Burundi, d' observateurs des droits de l'homme et autres experts ? Si ça se trouve, ont-ils produit le moindre rapport sur les exactions du régime ? Nul n'en a la moindre idée.

Pourtant, l'ONU et les ONG des droits de l'homme ont régulièrement produit des rapports accablants sur le régime burundais sur la vague des violations des droits de l'homme dans le pays.

Même la Cour pénale internationale (CPI) a, à un moment donné, décidé d'enquêter sur des cas avérés de violations des droits de l'homme au Burundi.

Bien plus, les USA et l'UE, témoins privilégiés de l'horreur en live dont le Burundi était devenu le théâtre, ont décidé de sanctionner, de façon ciblée, certaines personnalités civiles et militaires/policiers burundais, considérées comme des obstacles à la paix et des acteurs clés dans la violation des droits des citoyens

Malgré sa prétendue mission d'observateurs, l'UA est restée étonnamment muette et dangereusement aveugle face à ce calvaire des citoyens burundais.

Même dans l'hypothèse où l'UA aurait effectivement des observateurs des droits de l'homme au Burundi, sa décision de les retirer et de baisser la garde relèverait d'un cynisme outrecuidant. Car les droits de l'homme sont plus que jamais bafoués au Burundi. Aujourd'hui comme hier, des innocents sont mitraillés sur les voies publiques, d'autres sont kidnappés, surpris dans leur sommeil et hachés comme des porcs, ...

En se fendant d'un communiqué pour annoncer le retrait de son équipe d'observateurs des droits de l'homme et d'experts militaires, l'UA saute, pieds joints, la phase inhérente à toute mission censée produire un rapport, celle de l'évaluation. A-t-elle eu l'occasion d'évaluer ses équipes dépêchées au Burundi et de partager le rapport avec les Burundais ou la communauté internationale, à l'instar de la Commission de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Burundi, pilotée par Doudou Diène ? Jamais.  En définitive, à travers son communiqué, l'UA a fait, in fine, trop de bruit pour rien.

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