De la démagogie populiste au cynisme: Pas de chômage au Burundi, dixit Ndayishimiye
Le chef de l'Etat burundais a donc volontairement fermé les yeux sur une réalité qui crève les yeux. Le chômage de masse.Comme pour tout aggraver, son parti se moque de la compétence ou de la valeur intrinsèque des candidats qui postulent à tel ou tel autre poste.En subordonnant les compétences à l'ethnie ou à l'appartenance au parti CNDD-FDD, le régime du général Evariste Ndayishimiye fait le lit au chômage massif actuel qu'il ne veut pas voir.
Plus cynique que le président burundais, Evariste Ndayishimiye, on meurt. C'est en effet le seul chef de l'Etat qui, en ces temps de vache maigre, daigne déclarer officiellement qu'il n'y a pas un seul chômeur au Burundi.
«Je suis totalement convaincu qu'il n'y a pas de chômeur au Burundi, nous n'avons que des fainéants», a-t-il clamé haut et fort lors d'une réunion avec des jeunes entrepreneurs à Bujumbura, Inkerebutsi day.
En daignant affirmer que les sans-emplois sont des fainéants, Evariste Ndayishimiye fait fi de la politisation de l'emploi au Burundi où seuls les militants actifs et zélés de son parti, le CNDD-FDD, ont droit au recrutement et à la promotion dans la quasi-totalité des structures étatiques ou paraétatiques.
Les rares rescapés qui passent à travers les mailles du filet pour décrocher un emploi ou un poste le doivent à la corruption de haut vol que le CNDD-FDD au pouvoir a érigée en sport national en environ deux décennies au pouvoir.
Le chef de l'Etat burundais a donc volontairement fermé les yeux sur une réalité qui crève les yeux. Le chômage de masse.
Comme pour tout aggraver, son parti se moque de la compétence ou de la valeur intrinsèque des candidats qui postulent à tel ou tel autre poste.
En subordonnant les compétences à l'ethnie ou à l'appartenance au parti CNDD-FDD, le régime du général Evariste Ndayishimiye fait le lit au chômage massif actuel qu'il ne veut pas voir.
C'est tellement vrai que même l'Institut des statistiques et des études économiques, ISTEEBU, une structure étatique sous la coupe de l'exécutif, a reconnu dans son dernier rapport que le taux de chômage va crescendo au Burundi avec plus de 70 % des diplômés, toutes catégories confondues.
Alors que l'une des clés pour réduire drastiquement le taux de chômage est l'assainissement du climat des affaires, le régime CNDD-FDD ne cesse de mettre les bâtons dans les roues de tous ceux qui, en dehors du sérail FDD, tentent d'investir au Burundi.
L'aboutissement d'une telle initiative semée d'embuches relève d'un parcours de combattant.
Chaque responsable veut se faire graisser la patte quelle que soit sa parcelle de pouvoir. Le Chef de l'Etat, lui-même, ne cesse de se plaindre et de dénoncer ceux qui se font corrompre pour des services publics gratuits par principe. D'autres sont grugés en plein vol. Comme c'est le cas pour les actionnaires privés de Kira Hospital, dont le directeur général, docteur Christophe Sahabo, croule en prison depuis plus de dix mois sans qu'aucun crime soit avéré à sa charge.
