Droits de l’homme : Après 5 ans de remontrances infructueuses,l’Europe s’en lasse et déroule le tapis rouge au MAE du Burundi.

Ironie du sort, Albert Shingiro que reçoit aujourd’hui Bruxelles avec fanfares et trompettes n’est autre que cet ancien ambassadeur du Burundi à l’ONU qui, le 29 octobre 2017, dans une réunion de l'Assemblée Générale des Nations Unies, a daigné nier le génocide contre les Tutsi du Rwanda en ces termes : "Le Rwanda est un pays qui se dit victime d'un génocide présumé...". C’est du négationnisme pur jus et l’Europe qui, pour rien au monde, n’oubliera pas le génocide juif, ne devrait pas flirter avec ceux qui banalisent le génocide rwandais.

Par
Burundi Daily
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26.4.2021
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Diplomatie

Le Ministre burundais des relations extérieures et de la coopération internationale effectue depuis la semaine dernière une tournée officielle dans plusieurs pays européens dont la France, la Belgique,
la Suisse et bien d’autres.

C’est la première fois depuis plus de 5 ans que l’espace européen s’ouvre officiellement à une autorité burundaise en raison de graves violations des droits humains dont le Burundi est le théâtre, particulièrement depuis fin avril 2015, date de l’officialisation de la candidature de l’ancien président Pierre Nkurunziza à un 3ème mandat illégal et contesté.

Témoin de ces violations contraires à l’Accord de Cotonou (article 96) qui lié l’Union européenne aux pays ACP (Afrique/Caraïbes/Pacifique) dont fait partie le Burundi, l’UE avait mis le Burundi sous sanctions depuis le 16 mars 2016.

Les violations sont toujours en cours et les sanctions européennes contre Gitega sont toujours en vigueur.

Plusieurs rapports des organisations internationales dénoncent les violations massives des droits de l'homme, des libertés publiques et de la presse au Burundi. Plusieurs cas d’assassinats, tortures, disparitions forcées, emprisonnements et autres dont les viols des femmes sont reportés au quotidien. Parmi ces injustes emprisonnements figurent celui du défenseur des droits de l'homme Germain Rukuki, celui de l'ancien parlementaire Fabien Banciryanino et celui de Madame Christa Kaneza accusée injustement d'être impliquée dans l'assassinat de son mari.

Toutes ces exactions et bien d’autres encore laissent de marbre l’Union européenne. Sans doute alléchée par des intérêts inavouables, Bruxelles ne cache plus sa lassitude et ronge ses freins pour desserrer la vis financière en tendant une main honteuse aux nouvelles autorités burundaises issues des élections tripatouillées au vu et au su de tous.

C’est ainsi que le MAE du Burundi est en visite officielle en Europe. Ironie du sort, Albert Shingiro que reçoit aujourd’hui Bruxelles avec fanfares et trompettes n’est autre que cet ancien ambassadeur du Burundi à l’ONU qui, le 29 octobre 2017, dans une réunion de l'Assemblée Générale des Nations Unies, a daigné nier le génocide contre les Tutsi du Rwanda en ces termes : "Le Rwanda est un pays qui se dit victime d'un génocide présumé...". C’est du négationnisme pur jus et l’Europe qui, pour rien au monde, n’oubliera pas le génocide juif, ne devrait pas flirter avec ceux qui banalisent le génocide rwandais. Visiblement pour l'Europe, les deux tragédies ne se valent pas.

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