Inaptes au combat et acculés par le feu, deux Imbonerakure se rendent à l'armée congolaise, les mains en l'air et exposent la présence de l'armée burundaise sur le sol congolais
Au moment où l'armée burundaise enterre en catimini ses victimes de cette bataille non-officielle, Claude et Désiré ont voulu lever un coin de voile sur une cruelle réalité dont le président Burundi ne fait jamais mention dans ses discours : la présence à l'est de la RDC des militaires burundais et des jeunes Imbonerakure pour traquer des combattants de RED-TABARA.Officiellement, le Burundi balaie toujours d'un revers la main les allégations d'une présence de ses militaires en terre congolaise.
Claude Hatungimana et Désiré Havyarimana, deux jeunes Imbonerakure, du nom de la milice du même nom inféodée au parti au pouvoir au Burundi), sont, depuis le week-end dernier, aux mains des éléments de l'armée congolaise.
Les médias congolais font choux gras de ces égarés inexpérimentés, leurrés par le régime CNDD-FDD pour servir de chair à canon en terre étrangère. Plusieurs dizaines d'autres jeunes Imbonerakure ont été tués ou grièvement blessés dans ces combats dont l'intensité va crescendo depuis le début de cette année.
Claude et Désiré ont préféré se rendre aux soldats congolais pour avoir la vie sauve.
Ils se sont rendus d'eux-mêmes, craignant pour leur sécurité, suite à l'intensité des tirs croisés entre des combattants du mouvement RED-TABARA (Résistance pour un Etat de droit au Burundi) et le cocktail de militaires burundais et autres Imbonerakure, dépêchés depuis décembre dernier à l'est de la République Démocratique du Congo, pour neutraliser les vaillants combattants de RED-TABARA mus par l'élan citoyen de restaurer un Etat de droit au Burundi.
Au moment où l'armée burundaise enterre en catimini ses victimes de cette bataille non-officielle, Claude et Désiré ont voulu lever un coin de voile sur une cruelle réalité dont le président Burundi ne fait jamais mention dans ses discours : la présence à l'est de la RDC des militaires burundais et des jeunes Imbonerakure pour traquer des combattants de RED-TABARA.
Officiellement, le Burundi balaie toujours d'un revers la main les allégations d'une présence de ses militaires en terre congolaise. Mais le Chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye ne date aucune occasion d'évoquer ce mouvement lors de ses nombreuses pérégrinations dans les quatre coins du pays.
Dans une de ses récentes séances de moralisations des administratifs locaux, le Chef de l'Etat a invité le mouvement RED-TABARA à enterrer la hache de guerre.
« RED-TABARA veut prendre le pouvoir par les armes, je les invite à rentrer pour se faire élire et prendre le pouvoir par les urnes », a-t-il déclaré.
En faisant constamment allusion à RED-TABARA dans ses discours officiels, Evariste Ndayishimiye prouve, sans le dire, que ce mouvement est pour le Burundi une obsession de plus en plus grandissante.
Bien plus, en se hâtant à rejoindre ses homologues de la Communauté des Etats d'Afrique de l'est pour plancher sur la sécurité à l'est de la RDC, le général Evariste Ndayishimiye n'avait qu'un seul et unique vœu : la régionalisation de la question sécuritaire à l'est de la RDC. Cela lui permettra, espérait-il, de vider la question de RED-TABARA sans se battre avec cette hydre insaisissable. Mais visiblement,la réponse régionale à la question prendra du temps.