Kigali salue la reconnaissance des «responsabilités lourdes et accablantes» de Paris dans le génocide rwandais
En visite à Paris cette semaine pour le Sommet sur l'économie africaine, le président rwandais Paul Kagame s'est félicité de cette normalisation des relations entre les deux pays. Ce rapprochement historique entre la France et le Rwanda fait suite au fameux rapport "Duclert", compilé par des historiens et remis au chef de l'État français il y a deux mois. Selon la conclusion de ce rapport, Paris porte des « responsabilités lourdes et accablantes » dans les évènements qui ont abouti au génocide au Rwanda en 1994 et qui a fait 800 000 morts selon l'ONU.
Après plus d'un quart de siècle de méfiance et de diatribes sur fond d'accusations rwandaises sur la part de Paris dans le génocide rwandais perpétré contre le tutsis en 1994, les relations entre les deux parties sont désormais en mode « réchauffement » et Kigali ne s'en cache pas.
En visite à Paris cette semaine pour le Sommet sur l'économie africaine, le président rwandais Paul Kagame s'est félicité de cette normalisation des relations entre les deux pays.
Ce rapprochement historique entre la France et le Rwanda fait suite au fameux rapport "Duclert", compilé par des historiens et remis au chef de l'État français il y a deux mois.
Selon la conclusion de ce rapport, Paris porte des « responsabilités lourdes et accablantes » dans les évènements qui ont abouti au génocide au Rwanda en 1994 et qui a fait 800 000 morts selon l'ONU.
Le Président rwandais, Paul Kagame, s'en réjouit en ces termes : « C'est un grand pas en avant que des faits, la vérité aient pu être établies, par deux commissions, une française et une rwandaise, et que pour la première fois il y ait convergence. ».
Le leader rwandais est même prêt à passer à autre chose.
« Pour la France et le Rwanda il y a maintenant une chance, une base sur laquelle construire une bonne relation comme cela aurait dû être dans le passé. Le reste nous pouvons le laisser dernière... peut-être ne pas oublier, mais pardonner et aller de l'avant. ».
« Que la responsabilité lourde et accablante de la France ait été reconnue... C'est énorme, cela veut dire beaucoup », a indiqué le président Kagame.
Le président rwandais a également salué l'arrestation, il y a un an à Paris, de Félicien Kaguba, considéré comme le financier du génocide rwandais.
Pour rappel, le génocide des Tutsi au Rwanda, considéré comme le plus grand génocide du siècle, s'est déroulé du 7 avril au 17 juillet 1994. Selon des experts, ce génocide s'inscrit historiquement dans un projet génocidaire latent depuis plusieurs décennies, à travers plusieurs phases de massacres de masse, et stratégiquement dans le refus du noyau dur de l'État rwandais de réintégrer les exilés tutsi, objet de la guerre civile rwandaise de 1990-1993.
