Les éléctions approchent et l'histoire se répète: Agathon Rwasa prend la clé des champs à deux ans des législatives

Le gouvernement burundais n'a pas encore réagi à la nouvelle de décrochage d'Agathon. Mais quoi qu'il en soit, son départ suivi de l'arrestation du policier qui l'a laissé se barrer conforte l'assertion de Fortuné Zongo, Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme au Burundi. Pas plus tard que jeudi, il avait en effet déclaré devant le Conseil des droits de l'homme à Genève que « L'espace civique s'était rétréci au Burundi, avec une intolérance et une répression des libertés publiques qui ont pour corollaire l'affaiblissement des partis politiques d'opposition »

Par
Burundi Daily
on
7.7.2023
Categorie:
Politique

L'opposant historique Agathon Rwasa est de nouveau en cavale. Selon des sources bien informées, il a quitté le Burundi jeudi via l'aéroport de Bujumbura.

Son embarcation n'aurait pas plus aux autorités burundaises qui, illico, ont coffré Jean Claude Ndayisenga, brigadier des services d'immigration qui l'a laissé passer à travers les mailles du filet.

Le départ du président du principal parti d'opposition interne, au Burundi, intervient après plusieurs jours de remous au sein de son parti, Congrès national pour la liberté, CNL.

Mais son parti était aussi au bord de l'implosion, après que le ministre chargé de l'intérieur ait décidé de suspendre les activités du parti à l'échelle nationale. Le régime CNDD-FDD y est donc pour beaucoup et chaque fois que son parti, hier FNL ou CNL aujourd'hui était dans l'œil du cyclone CNDD-FDD, Rwasa se barrait pour réapparaître quelques années plus tard.

Pour rappel, en 2010, en plein processus électoral, Agathon Rwasa s'était volatilisé avant de réapparaître quelques années plus tard. En 2013.

A chacune de ses reparutions, Agathon Rwasa a revendiqué son statut d'opposant et son droit à l'exercer.

« L'opposition n'est pas faite pour berner ou pour bercer le pouvoir, elle est faite pour dénoncer les imperfections institutionnelles. Et chaque fois qu'il y a dénonciation, poursuit-il, c'est au pouvoir de prendre des mesures nécessaires pour effectivement corriger les erreurs », a-t-il toujours déclaré. Agathon Rwasa  a mis fin à sa rébellion en 2009 puis a disparu avant les élections de 2010, affirmant que sa vie était en danger.

Son ancien mouvement rebelle, le  FNL  aavait refusé de mettre fin aux combats lorsque les autres factions belligérantes ont mis en place un gouvernement d'union, processus qui a abouti à la tenue des élections en 2005.

Le gouvernement burundais n'a pas encore réagi à la nouvelle de décrochage d'Agathon. Mais quoi qu'il en soit, son départ suivi de l'arrestation du policier qui l'a laissé se barrer conforte l'assertion de Fortuné Zongo, Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme au Burundi. Pas plus tard que jeudi, il avait en effet déclaré devant le Conseil des droits de l'homme à Genève que « L'espace civique s'était rétréci au Burundi, avec une intolérance et une répression des libertés publiques qui ont pour corollaire l'affaiblissement des partis politiques d'opposition ».

Le diplomate burkinabé a aussi dénoncé « l'autocensure des médias, les arrestations arbitraires d'opposants politiques et des représentants d'organisations de la société civile, ainsi que le maintien d'opposants, de médias et d'organisations de la société civile en exil ».

Tags: