Onu/ maintien de la paix : Le Burundi joue des coudes pour relayer le Gabon en RCA

Pour les gros poissons du régime CNDD-FDD, l'enjeu est de taille : les revenus tirés des missions de maintien de la paix à l'étranger représentent aujourd'hui la première source de rentrée de devises dans le pays, lesquelles sont siphonnées à vue d'œil par les mêmes autorités qui supplient l'ONU pour ouvrir la porte à davantage de soldats burundais.Outre le chef d'état-major de l'armée burundaise, le diplomate onusien s'est aussi entretenu avec les ministres en charge de l'Intérieur et de la Défense.

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Burundi Daily
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26.10.2021
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Diplomatie

Après le renvoi de la République centrafricaine du contingent gabonais pour inconduite notoire, le Burundi joue son va-tout pour occuper la place laissée vide.

C'est l'un des sujets taillants traités lundi à Bujumbura lors d'une visite effectuée par Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des questions de maintien de la paix.

Après son déplacement en République démocratique du Congo, le diplomate onusien (d'origine française) est en effet arrivé à Bujumbura ce lundi et a, illico, rencontré le chef d'état-major de l'armée burundaise, le général Prime Niyongabo.

En lorgnant sur le dangereux vide laissé par les Gabonais au sein la MINUSCA (mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique), les autorités burundaises sont motivées, moins par le souci de sécurité pour les Centrafricains que de par leurs appétits gloutons du fric y afférent.

Pour les gros poissons du régime CNDD-FDD, l'enjeu est de taille : les revenus tirés des missions de maintien de la paix à l'étranger représentent aujourd'hui la première source de rentrée de devises dans le pays, lesquelles sont siphonnées à vue d'œil par les mêmes autorités qui supplient l'ONU pour ouvrir la porte à davantage de soldats burundais.

Outre le chef d'état-major de l'armée burundaise, le diplomate onusien s'est aussi entretenu avec les ministres en charge de l'Intérieur et de la Défense.

Selon une source diplomatique, Jean Pierre Lacroix doit s'entretenir ce mardi avec le chef de  l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye.

Il sied de rappeler que les relations entre le Burundi et les Nations unies sont tumultueuses depuis la crise de 2015. En mai, le dernier bureau de l'organisation à Bujumbura a été fermé, les autorités burundaises ne supportant plus d'être pointées du doigt pour leurs violations des droits de l'homme.

Mais face à ces missions onusiennes devenues comme ses poules aux œufs d'or, le régime burundais ne veut rien lâcher. Au contraire.

Pour ne pas s'attirer les foudres des soldats et risquer un putsch imparable, les autorités leur miroitent des opportunités de mission en Somalie, RCA ou ailleurs dans le monde.

Si la tyrannie du régime n'est plus un secret pour personne, y compris dans la mouvance présidentielle, il est parvenu à garder l'armée sous son contrôle en combinant la répression contre les opposants et autres militaires soupçonnés d'être opposés au désordre établi via le maintien du statut socio-économique privilégié de certains militaires qui lui sont assujettis.

Les revenus tirés des missions de maintien de la paix à l'étranger jouent un rôle clé dans le maintien de ce statut privilégié. Début 2017, le gouvernement a su manœuvrer pour garder ses troupes dans la mission de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), malgré les réticences de l'U

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