Puni de sa bonté : Un citoyen burundais traqué par le Service National de Renseignement pour son élan de solidarité envers l'Ukraine

Le régime dictatorial de Gitega se serait senti humilié par la bonté de cet ancien refugiée, d'abord parce que le Burundi n'a ni condamné l'agression ukrainienne ni affiché la moindre compassion envers des millions des citoyens jetés de but en blanc sur la voie de l'exil ; ensuite et surtout parce que le 7 avril dernier, le Burundi a dit « non » lors du vote sur la décision de l'Assemblée générale de l'ONU, qui suspend la Russie de son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en raison de son invasion de l'Ukraine.

Par
Burundi Daily
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13.4.2022
Categorie:
Politique

Adrien Nimpagaritse, la trentaine, vit caché depuis quelques jours. Depuis quelques jours, ce citoyen de Ruyigi est traqué par des agents du sinistre Service national des renseignements, (SNR), depuis qu'il a attiré l'attention des médias locaux et internationaux pour avoir décidé d'offrir 100 kg de maïs à l'Ukraine embrasée depuis le 24 février dernier par des bombardements de la Russie.

Lui-même ancien réfugié, Adrien Nimpagaritse, s'était dit «sidéré par la situation des gens qui fuient la guerre en Ukraine» et avait demandé au HCR d'acheminer son aide vers «les réfugiés ukrainiens». La valeur monétaire de son appui a été estimée à environ 40 dollars. « En tant qu'ancien réfugié moi-même, j'ai pensé à offrir de l'aide. Je suis un paysan, je n'ai pas grand-chose à donner mais j'ai un cœur aimant », a déclaré Adrien Nimpagaritse aux médias.

« En regardant les photos, j'ai vu des femmes et des enfants mourir. Je n'ai pas de voix pour apporter une solution au conflit, mais je peux donner une partie de ce que j'ai cultivé en signe d'amour »,  a-t-il ajouté.

La nouvelle qui frise l'humour a atteint le sommet de l'Etat au Burundi et les autorités burundaises la considèrent comme une injure à leur endroit et décident de le traquer pour le punir de sa bonté.

Le régime dictatorial de Gitega se serait senti humilié par la bonté de cet ancien refugiée, d'abord parce que le Burundi n'a ni condamné l'agression ukrainienne ni affiché la moindre compassion envers des millions des citoyens jetés de but en blanc sur la voie de l'exil ; ensuite et surtout parce que le 7 avril dernier, le Burundi a dit   « non » lors du vote sur la décision de l'Assemblée générale de l'ONU, qui suspend la Russie de son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en raison de son invasion de l'Ukraine.

L'attitude de sieur Adrien Nimpagaritse, citoyen burundais, attire l'attention du monde entier sur l'attachement aveugle du pays à la Russie. Son acte n'aurait donc, aux yeux des autorités burundaises, aucun élan de solidarité  gratuite ni altruiste. Son geste est, selon les as de la dictature burundaise, politiquement motivé et l'auteur doit être châtié à l'aune de l'étendue de ses dégâts sur l'image du Burundi.

Visiblement, il n'en faut pas beaucoup pour irriter un dictateur. Un simple acte de gentillesse d'un simple citoyen aux moyens très limités a enragé un régime qui déteste toute voix ou acte (quoi que louable) qu'il ne peut contrôler.

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