C'est lui le vrai boss: Révérien Ndikuriyo sort du bois, tonne contre les prélats catholique, promet de « civiliser » le pays et tacle Evariste Ndayishimiye

Il est déjà loin le temps où le chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, se prenait comme chef d'orchestre, déterminé à prendre ses distances par rapport à son prédécesseur, Pierre Nkurunziza.

Désormais à un an des élections générales (parlementaires et communales), il est évident que le Burundi est entièrement sous la coupe de Révérien Ndikuriyo, le patron du parti. Ce dernier vient de le rappeler à ceux qui auraient tendance à l'oublier à travers une conférence de presse organisée avec panache ce mercredi à Ngozi, à l'issue d'un congrès national  du CNDD-FDD.

A l'occasion, Révérien Ndikuriyo a, d'entrée de jeu, fait taire ses nombreux détracteurs qui estiment encore qu'il est trop encombrant et qu'il a tendance à faire du CNDD-FDD un parti-Etat.

«Nous annonçons des mesures fortes car nous sommes au pouvoir ; c'est notre parti qui trace la voix à suivre et c'est pour cela que j'ai tenu à associer à cette séance le premier ministre pour qu'il relaie notre messages à tous les échelons de l'administration», a martelé Révérien.

En substance, le secrétaire général du CNDD-FDD annonce, notamment, le prochain début d'une formation militaire obligatoire pour tous les jeunes burundais en fin du cycle secondaire ou humanitaire.

« Il y aura bientôt une formation patriotique et militaire pour les mineurs de 9 à 17 ans. ...Elle sera aussi dispensée aux lauréats des humanités générales, 2 ans avant le début des études universitaires », a précisé Révérien Ndikuriyo.

Il s'en est aussi violemment pris aux prélats de l'église catholique qui, récemment, ont publié un communiqué très critique face à l'aveuglement du CNDD-FDD qui s'est déjà écarté de la voie démocratique. C'est un peu comme une réponse du berger à la bergère.

« S'ils nous accusent de recevoir et recruter les militants d'autres partis politiques, pourquoi eux-mêmes accueillent des chrétiens d'autres congrégations comme les protestants par exemple.

S'ils disent que le Burundi tend à se retrouver dans le monopartisme, pourquoi baptisent-ils chez eux les nouveaux fidèles ? », a-t-il insisté.

Enfin, comme d'aucuns s'y attendaient, il a craché son venin contre les présumés putschistes du 13 mai 2015. Ils sont inexcusables, 8 ans après. Evariste Ndayishimiye ne doit jamais l'oublier, apostrophe-t-il.

« Le crime commis contre Feu président Pierre Nkurunziza ne peut pas s'effacer avec le président Évariste Ndayishimiye ».

A bon entendeur, salut !