Par Emery P. Igiraneza | Analyse – Burundidaily.net , mars, 28, 2025 | Le Rwanda, sous l’impulsion d’une stratégie résolument souverainiste et industrialisante, s’est doté d’infrastructures de pointe capables d’assurer localement le raffinage de l’or et d’autres minerais critiques. Pour la Belgique, ce repositionnement constitue un séisme économique et une menace pour son rôle de courroie de transmission du commerce africain des métaux précieux.
Le tableau économique du Burundi est tout aussi sombre. L’incapacité chronique à attirer des investissements directs étrangers, conjuguée à une inflation galopante et à des pénuries chroniques, illustre la profondeur de la crise. Les infrastructures en ruine, l’insécurité alimentaire rampante et l’effondrement des secteurs clés, tels que l’agriculture et la santé, témoignent de la désintégration progressive d’un État qui devient de plus en plus incapable de répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Le président Obasanjo, dans sa sagesse légendaire, n’a pas manqué de rappeler une vérité élémentaire : « Les investisseurs ne sont pas des agences de développement. Ils ne viennent pas distribuer des pansements ni offrir des sermons ; ils cherchent du rendement. » Investir, mesdames et messieurs, ce n’est pas un acte de foi, c’est une quête pragmatique. Les investisseurs regardent où ils posent leurs valises, et pour eux, les terrains minés de corruption, d’instabilité politique et de misère généralisée ne sont pas des destinations de rêve.
Le Burundi est un exemple parfait de l’échec des nations. Mais les nations ne sombrent pas uniquement à cause des décisions de leurs dirigeants ; elles échouent aussi parce que leurs citoyens se résignent à l’échec. Depuis l’indépendance, le Burundi a connu 15 gouvernements distincts (selon les classifications), chacun ayant pris des décisions contribuant à l’instabilité actuelle. Pourtant, aucun régime n’a atteint le niveau d’inefficacité du gouvernement actuel, dirigé par le Président Évariste Ndayishimiye.