Coup d'Etat en préparation contre le Général Evariste Ndayishimiye?: Des extrémistes hutus de la diaspora alertent sur un putsch imminent au Burundi

Ces rumeurs de coup d'État au Burundi nous rappellent que l'Afrique est certainement retournée à l'époque où les coups d'État étaient le seul moyen de changement de pouvoir. Le dernier en date remonte à hier en Gambie, où une tentative de coup d'Etat vient d'être signalée. Le président sénégalais a été le premier à condamner la tentative de putsch suivie par la CEDEAO.

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Y aurait-il un coup d'Etat en préparation au Burundi? C'est certainement ce que disent certains extrémistes hutus qui viennent d'alerter l'opinion sur l'imminence d'un coup d'Etat en préparation contre le président Evariste Ndayishimiye.

En s'appuyant sur des déclarations d'un certain Luc Michel, présenté comme un « géopoliticien Belge, ami du Burundi », un site web ultra hutisant évoque en effet ce qu'il appelle « un changement de régime » en préparation.

Il sied de préciser, d'entrée de jeu, que Luc Michel se présente comme un militant politique belge d'extrême droite. L'un des grands axes de son combat politique est la lutte contre «l'impérialisme américano-sioniste ».

« Mercredi, sur les plateaux d'Afrique Media, Luc Michel, géopoliticien Belge, ami du Burundi, a prévenu les Barundi qu'une nouvelle tentative de changement de régime était en préparation au Burundi, organisée par les USA, la France et la Belgique. En cause, les terres rares et le gaz du lac Tanganyika», a rapporté ce site web sous la plume d'un certain Pascal Nahimana.

Selon ce géopoliticien auto-proclamé, ce coup d'Etat décrié avant date est organisé par « les USA, la France et la Belgique ».

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Il s'inscrirait dans le cadre de « la guerre géopolitique qui se joue dans les Grands lacs africains menée par l'occident (les familles des anciens colons et anciens esclavagistes) contre la Chine ».

Une clique d'extrémistes hutus du Burundi vivant à l'exil en profitent pour vanter « l'avènement mondial de la Chine devenue 1ère puissance économique mondiale, pour bloquer le projet commercial des routes de la soie chinoise dans cette région africaine ».

Ils s'enorgueillissent de la Chine qui vient pour contrecarrer le plan diabolique des USA, du Vatican, de la France et de la Belgique qui, après leur échec dans la déstabilisation du Burundi à travers un « Révolution de Couleur de 2015 (coup d'état militaire raté du mercredi 13 mai 2015, [Sic.]) » tentent aujourd'hui une "sahélisation" des grands lacs africains.

Une vrai faux complot alors contre le Burundi ou précisément contre le pouvoir hutu du Burundi, selon ces extrémistes hutus. Conscient de la tension qui monte actuellement au sein du parti au pouvoir et qu'il peut facilement exploiter le caractère paranoïaque du régime, Luc Michel cherche certainement à gagner de l'argent facile comme il l'avait fait en 2015 quand il s'était érigé en défenseur du régime le feu Pierre Nkurunziza. Isolé et aculé de partout, le régime de Nkurunziza payait gracieusement les services de ce belge d'extrême droite. 

Les autorités burundaises n'ont pas encore réagi à cette alerte. Mais des rumeurs de renversement du général Evariste Ndayishimiye, élu en mai 2020 se répandent comme une trainée de poudre dans les quatre coins du pays. Ndayishimiye serait victime de son refus de poursuivre l'œuvre peu glorieuse de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Ce dernier s'était illustré dans le verrouillage de l'espace civique, la militarisation du parti présidentiel via sa Ligue des Jeunes Imbonerakure; et surtout du pillage systématique des deniers publics.

Il n'est plus secret pour personne que les tensions au sein du parti de l'aigle ont atteint leur paroxysme. Récemment, le président Evariste Ndayishimiye a limogé le général Bunyoni, un des ardents partisans de Pierre Nkurunziza avec qui ils avaient exploité et pillé les deniers publics pour faire partie, en si peu de temps, des personnes les plus riches du pays.

Depuis ce limogeage, les tensions qui couvaient au sein du parti au pouvoir sont entrain d'atteindre le point d'ébullition. Bunyoni, qui garde une influence significative au sein de l'ancienne rébellion, est de plus en plus isolé. Selon certains observateurs, le General Bunyoni et ses allies qui se sentent humiliés et isolés par le camp du président peuvent passer à l'action à tout moment.