Reprise du procès du Dr Christophe Sahabo à Bujumbura?
Même s'il est officiellement accusé de mauvaise gestion de la structure hospitalière dont il avait la charge, Christophe Sahabo fait manifestement les frais d'une lutte acharnée entre les faucons du CNDD-FDD pour contrôler les ressources du Kira Hospital.Son dossier montre jusqu'où certains hauts responsables de l'État sont prêts à aller pour promouvoir leurs intérêts financiers, notamment en manipulant le système judiciaire et en bafouant les droits des personnes ainsi que les lois et la constitution du Burundi.
Le procès du docteur Christophe Sahabo, ancien directeur général de Kira Hospital reprend le 15 juin à Bujumbura, selon des sources.
D'après des militants des droits humains, l'affaire Christophe Sahabo, arrêté le 1er avril 2022 et coffré sans façon et sans jugement, reste emblématique pour illustrer l'immixtion de l'exécutif dans le judiciaire.
Même s'il est officiellement accusé de mauvaise gestion de la structure hospitalière dont il avait la charge, Christophe Sahabo fait manifestement les frais d'une lutte acharnée entre les faucons du CNDD-FDD pour contrôler les ressources du Kira Hospital.
Son dossier montre jusqu'où certains hauts responsables de l'État sont prêts à aller pour promouvoir leurs intérêts financiers, notamment en manipulant le système judiciaire et en bafouant les droits des personnes ainsi que les lois et la constitution du Burundi.
Il s'agit, pour le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye, d'un réel test, lui qui s'efforce réaffirmer son autorité ces derniers jours.
Aura-t-il le courage de toner pour que les procédures judiciaires indépendantes soient suivies ? Se contentera-t-il de ne rien faire pour ne pas inquiéter les puissants de son parti hautement impliqués dans le dossier? Rien n'est moins sûr.
Il sied de rappeler qu'à ce jour, deux caciques de son régime bataillent ferme pour avoir la peau du médecin innocent. Il y a d'abord Charles Ndagijimana, membre du conseil d'administration de l'hôpital et ancien juge. Il y a ensuite Alfred Innocent Museremu, ancien chef du département de renseignement intérieur au Service national de renseignement (SNR).
Mais dans le contexte burundais, nul n'ignore que les deux pions ne sont que le signe visible de l'iceberg. Le dossier en implique bien d'autres, y compris peut-être le chef de l'Etat lui-même. L'enjeu étant le contrôle des actifs de Kira Hospital.