Après la fermeture des frontières terrestres avec le Rwanda, le régime CNDD-FDD entame une chasse à l'homme visant les Rwandais
D'après les données renseignées par l'ONG SOS Torture/Burundi, une trentaine de ressortissants rwandais ont été remis aux autorités rwandaises jeudi et vendredi, rien qu'au poste-frontière de Ruhwa, dans la province de Cibitoke. Selon des observateurs, les autorités burundaises avaient déjà ciblé les citoyens rwandais à arrêter, en intimant aux responsables provinciaux l'ordre de recenser tous les étrangers et de transmettre la liste de ceux qui y vivent au ministre de l'intérieur.
Le ministre burundais de l'intérieur, Martin Ninteretse a formellement recommandé à la police de traquer et d'embastiller sans crier gare tous les irréguliers rwandais vivant au Burundi. Des dizaines d'entre eux ont déjà été arrêtés dans la province de Cibitoke, frontalière du Rwanda vers le nord-ouest du Burundi.
Selon des sources sur place, ils ont été arrêtés par des Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir. Ils ont été écroués illico presto dans les cachots de la commune de Mugina, dans la même province de Cibitoke, en attendant leur expulsion. D'après les données renseignées par l'ONG SOS Torture/Burundi, une trentaine de ressortissants rwandais ont été remis aux autorités rwandaises jeudi et vendredi, rien qu'au poste-frontière de Ruhwa, dans la province de Cibitoke. Selon des observateurs, les autorités burundaises avaient déjà ciblé les citoyens rwandais à arrêter, en intimant aux responsables provinciaux l'ordre de recenser tous les étrangers et de transmettre la liste de ceux qui y vivent au ministre de l'intérieur. Officiellement, tous ces Rwandais interpellés sont donc des « irréguliers », mais plusieurs abus ont été signalés, surtout dans les régions rurales.
Pour rappel, la semaine dernière, Martin Ninteretse avait annoncé la fermeture pour une période indéterminée de toutes les frontières terrestres du Burundi avec le Rwanda, à cause « du mauvais voisinage du président rwandais Paul Kagame ».
La communauté internationale a appelé les deux parties au dialogue pour trouver un terrain d'entente pour éviter « Un recul diplomatique », déplorent les politiques.
Kigali s'étonne de cette bestialité d'un pays voisin qui hébergeait déjà plusieurs Rwandais.
Mais le Rwanda reste serein et rassurant vis-à-vis des Burundais qu'il héberge. Ce weekend, le porte-parole adjoint du gouvernement Alain Mukuralinda a appelé les Rwandais à éviter un pays « où l'on ne veut pas de nous », tout en rassurant les Burundais vivant au Rwanda qu'ils pouvaient continuer à vaquer à leurs occupations, sans aucune crainte.
