Pressé par le régime CNDD-FDD, le PAM achète des produits vivriers à ANAGESSA , une agence étatique controversée, pour 10 milliards de FBU
Dans une correspondance adressée au représentant du PAM à Bujumbura, le ministre Déo Guide Rurema lui a transmis « les quantités des produits vivriers déjà collectés par l'ANAGESSA à travers tout le pays » tout en lui demandant de « procéder par la même occasion au paiement des produits commandés ». Selon une source bien informée, le PAM s'apprête à débourser dix milliards de francs burundais pour cette collecte. D'aucun affirment qu'il s'agit d'un vol organisé. Car au bout du processus, ces vivres reviendront aux paysans (producteurs) sous forme d'assistance alimentair
Le ministre burundais en charge de l'agriculture vient de saisir le bureau local du Programme alimentaire mondiale, PAM, pour le forcer à acheter, à coups de milliards de francs burundais, les produits agricoles malignement amassés par une agence étatique controversée, en l'occurrence l'Agence Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire, ANAGESSA.
Mise en place en janvier 2021 pour, la gestion de la production agricole, animale et halieutique commercialisable, cette agence est, pour beaucoup, unième gouffre financier venu pour pomper la production agricole paysanne afin d'enrichir les déjà riches.
Dans une correspondance adressée au représentant du PAM à Bujumbura, le ministre Déo Guide Rurema lui a transmis « les quantités des produits vivriers déjà collectés par l'ANAGESSA à travers tout le pays » tout en lui demandant de « procéder par la même occasion au paiement des produits commandés ». Selon une source bien informée, le PAM s'apprête à débourser dix milliards de francs burundais pour cette collecte.
D'aucun affirment qu'il s'agit d'un vol organisé. Car au bout du processus, la production reviendra aux paysans (producteurs) sous forme d'assistance alimentaire gracieusement accordée par le PAM dont c'est la mission principale par essence.
Il sied de faire remarquer que le ministre a violé allègrement la loi sur les marchés publics. Sinon, comment peut-il attribuer un marché de dix milliards de francs burundais à une seule agence, fût-elle onusienne ?
Il y a eu sans doute anguille sous roche.
Mais le hic reste aussi dans la gestion des dix milliards de Fbu glanés par l'ANAGESSA. Une bonne frange de cette cagnotte finira la course dans les poches des caciques du régime. C'est d'ailleurs la finalité non officielle de cette agence.
En mettant en place l'ANAGESSA, le gouvernement avait l'intention de doubler les commerçants véreux qui prennent la récolte agricole à vil prix pour revendre aux producteurs au prix prohibitif en période difficile.
Mais l'initiative est dix fois contre-productive. Car les producteurs manquent d'argent et de produits.
Et si l'agriculture ne ramène pas d'argent aux producteurs, si l'insécurité alimentaire s'aggrave et si la spéculation sur les prix des denrées alimentaire va crescendo, la faute reviendra in fine à l'Etat.
