Burundi : HRW demande la libération de huit réfugiés rentrés de Tanzanie

Anaclet Nkunzimana, Félix Cimpaye, Radjabu Ndizeye, Revocatus Ndayishimiye, Saidi Rwasa, Emmanuel Nizigama, Didier Bizimana et Ezéchiel Stéphane Niyoyandemye ont été arrêtés dans les camps de réfugiés de Mtendeli et Nduta en Tanzanie entre fin juillet et début août 2020. «Le transfert au Burundi, par la Tanzanie, de réfugiés ou de demandeurs d’asile burundais détenus au mépris des règles élémentaires du droit à une procédure régulière viole les dispositions légales internationales relatives à l’interdiction du refoulement », a déclaré Lewis Mudge.

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Burundi Daily
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10.3.2021
Categorie:
Justice

L’ONG Human Rights Watch demande aux autorités burundaises de «libérer et abandonner les accusations portées contre huit anciens réfugiés burundais reconduits de force de Tanzanie en août 2020 », a déclaré Lewis Mudge, directeur de la division Afrique centrale de HRW.

Gitega leur reproche d’avoir « découragé leurs compatriotes en Tanzanie de retourner au Burundi ».

Anaclet Nkunzimana, Félix Cimpaye, Radjabu Ndizeye, Revocatus Ndayishimiye, Saidi Rwasa, Emmanuel Nizigama, Didier Bizimana et Ezéchiel Stéphane Niyoyandemye ont été arrêtés dans les camps de réfugiés de Mtendeli et Nduta en Tanzanie entre fin juillet et début août 2020.

«Le transfert au Burundi, par la Tanzanie, de réfugiés ou de demandeurs d’asile burundais détenus au mépris des règles élémentaires du droit à une procédure régulière viole les dispositions légales internationales relatives à l’interdiction du refoulement », a déclaré Lewis Mudge.

Le 26 février 2021, le Tribunal de grande instance de Muha à Bujumbura s’est prononcé contre leur libération provisoire.

Depuis novembre, Human Rights Watch continue de recevoir des informations crédibles faisant état de menaces, de harcèlement et d'arrestations de réfugiés en Tanzanie.

«Le parquet devrait ouvrir une enquête sur le rôle des agents de l’État dans le retour forcé des réfugiés et sur la collaboration présumée du Service burundais des renseignements (SNR) avec la police et les agents de renseignement tanzaniens».

D’après le décompte de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, HCR, plus de 302.789 réfugiés burundais étaient encore éparpillés dans le monde au 28 février 2021.

Selon Nestor Bimenyimana, directeur général du rapatriement au ministère burundais de l’Intérieur, au moins 142.000 réfugiés burundais éparpillés dans les pays voisins (Tanzanie, Rwanda, République démocratique du Congo, Ouganda, Kenya…) seront rapatriés cette année.

La plupart de ces réfugiés avaient fui le pays en 2015 suite à la crise politique et sécuritaire engendrée par la décision du président de l'époque, Pierre Nkurunziza, de briguer un 3ème mandat, jugé illégal par l’opposition et la société civile.

Au lendemain des élections générales de mai 2020, un intérêt accru pour le retour volontaire a été exprimé par de nombreux réfugiés vivant dans plusieurs pays.

Certains opposants restent encore réticents et s’activent pour dissuader les autres qui veulent rentrer.

Au moins 50.000 réfugiés ont regagné le pays au cours des six derniers mois, selon le ministère de l’Intérieur.

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