Plus le M23 gagne du terrain, plus les tutsis du Burundi sont sous haute surveillance: illustration avec l'arrestation surprise du secrétaire général de la FFB

Là où le bât blesse, c'est que le groupe Whatsapp sous l'œil du SNR a été administré par le général André Ndayambaje, secrétaire permanent au ministère de l'intérieur, lui-même originaire de la même contrée.Voilà qui prouve encore à suffisance l'impasse dans laquelle se trouve la liberté d'expression au Burundi ainsi que l'étonnante montée de la surveillance numérique dans le pays.

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9.4.2025
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Politique

Depuis plus d'une semaine, le secrétaire général de la FFB Jérémie Manirakiza est au noir.

Il a été arrêté par les services de renseignements au retour d'une mission de travail au Maroc où se tenaient récemment des matchs éliminatoires à la Coupe du monde 2026.

Jérémie Manirakiza a été appréhendé le 27 mars 2025 à l'aéroport de Bujumbura par des agents du service national des de renseignements, SNR, de sinistre mémoire au Burundi. Il était en compagnie du général Alexandre Muyenge, président de la FFB.

Très au fait du plan DD de traquer les pensées secrètes des tutsis du Burundi, particulièrement en cette période où le M23 prend la planète entière de court en alignant conquêtes sur conquêtes à l'est de la RDC, le général de brigade Alexandre Muyenge s'est muré dans un silence assourdissant. La FFB n'a fait aucune déclaration.

Selon des sources concordantes, Jérémie Manirakiza a été pris dans le panneau de la surveillance numérique orchestrée par le régime CNDD-FDD pour traquer et canarder ses opposants. Cette traque va jusqu'au niveau des groupes WhatsApp, y compris familiaux,  où les citoyens se lâchent croyant être à l'abri des regards policiers ou militants.

Dans le cas d'espèce, Jérémie aurait déclaré sa sympathie envers le M23 allant jusqu'à souhaiter son entrée au Burundi pour dégommer le régime CNDD-FDD qui a déjà plongé le pays dans le chaos en l'espace de deux décennies.

D'autres membres de sa famille ont été appréhendés bien avant lui. Il s'agit de : Kévin Nishimwe, lieutenant de police originaire de la colline Budaketwa (commune Mabanda, province Makamba- sud), arrêté le 13 février 2025. Albert Ndayisaba, sous-lieutenant de police originaire de Maramvya (commune Burambi, province Rumonge-sud-ouest), interpellé le 23 février 2025. Manassé Nizigiyimana, cadre de l'organisation SWAA Burundi, originaire de Budaketwa, arrêté le 2 mars 2025. (Society for Women against AIDS in Africa).

Là où le bât blesse, c'est que le groupe Whatsapp sous l'œil du SNR a été administré par le général André Ndayambaje, secrétaire permanent au ministère de l'intérieur, lui-même originaire de la même contrée.

Voilà qui prouve encore à suffisance l'impasse dans laquelle se trouve la liberté d'expression au Burundi ainsi que l'étonnante montée de la surveillance numérique dans le pays.

De simples échanges dans des groupes privés sont désormais susceptibles d'entraîner des accusations graves, pour peu que le contenu soit hostile au régime CNDD-FDD.

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