La Commission africaine des droits de l’homme dénonce les pressions exercées sur les réfugiés burundais en Tanzanie

Par
Burundi Daily
on
21.12.2020
Categorie:
Justice

La Rapporteure spéciale  de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples dénonce «les pressions  de plus en plus fortes que subissent les réfugiés burundais par les autorités  tanzanienne en de vue de provoquer des départs forcés et/ou  expulsions», a-t-on appris ce week-end de son communiqué au vitriol.

L’Honorable Commissaire Maya Sahli-Fadel, Rapporteure Spéciale sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples se dit «particulièrement préoccupée par la  situation de réfugiés burundais en Tanzanie, dont le respect des droits fondamentaux  tels que l’accès au droit d’asile et le principe de non refoulement seraient compromis ».

Selon l’Honorable Commissaire Maya Sahli-Fadel, de nombreux rapports font état des menaces d’expulsions par le gouvernement tanzanien, la fermeture et la destruction des marchés dans les camps, l’imposition des restrictions à leurs activités commerciales, ainsi que l’accès aux différents services et la  liberté de  circuler.

Il y aurait également des cas de disparitions forcées dans certains camps de réfugiés burundais qui sont extrêmement préoccupants et qui constituent des atteintes à l’intégrité des personnes et qui compromettent la sécurité des camps et aux alentours.

« La Rapporteure spéciale voudrait rappeler que le  droit d’asile tel que consacré par la Convention de l'UA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique (Convention de l’UA sur les réfugiés=,  requière des  Etats parties qu’ils s'engagent à faire tout ce qui est en leur pouvoir, dans le cadre de leurs législations respectives, pour accueillir les réfugiés, et assurer l'établissement de ceux d'entre eux qui, pour des raisons sérieuses, ne peuvent ou ne veulent pas retourner dans leurs pays d'origine ou dans celui dont ils ont la nationalité (Art 2(1)) », précise le texte.

« L'octroi du droit d'asile aux réfugiés constitue un acte pacifique et humanitaire et ne peut être considéré par aucun Etat comme un acte de nature inamicale (Art 2(2)). Ainsi, aucun réfugié ne peut être soumis par un Etat membre à des mesures telles que le refus d'admission à la frontière, le refoulement ou l'expulsion qui l'obligeraient à retourner ou à demeurer dans un territoire où sa vie, son intégrité corporelle ou sa liberté serait menacées (Art 2(3)) ».

La Rapporteure spéciale demande aux autorités tanzaniennes  de mettre un terme à toutes manœuvres d’intimidations visant à cet objectif.

Elle demande également au gouvernement de coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies en ce qui concerne la prise en charge des réfugiés burundais ainsi que leur retour volontaire conformément aux dispositions des articles 5 (1) qui dispose que  le caractère essentiellement volontaire du rapatriement doit être respecté dans tous les cas et aucun réfugié ne peut être rapatrié contre son gré.

Depuis quelques mois, les autorités tanzaniennes persécutent et acculent les réfugiés burundais à rentrer dans leur pays. Ils auraient jusqu’à fin décembre 2020 pour exécuter ce mot d’ordre.

La Tanzanie héberge officiellement environ 160.000 réfugiés burundais.  La quasi-majorité de ces réfugiés ont fui l’aveugle répression militaro-policière des opposants dans la foulée d’une crise déclenchée en avril 2015 par la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal.

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