Le génocidaire rwandais Charles Ndereyehe arrêté puis relâché en Hollande

Au cours des 10 dernières années, Kigali a cherché à extrader Charles Ndereyehe, soupçonné d'avoir joué un rôle actif dans le génocide des Tutsi. Après avoir été arrêté aux Pays-Bas le 8 septembre, il a été libéré de manière inattendue.

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Burundi Daily
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15.9.2020
Categorie:
Justice

Charles Ndereyehe sera-t-il extradé vers Kigali? Une ultime confrontation est en cours entre l'équipe juridique du ressortissant rwandais, soupçonné d'avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsi, et les tribunaux néerlandais.

Le 8 septembre, Ndereyehe, alias Karoli, a été arrêté aux Pays-Bas, où il vit depuis 1997. Selon nos sources, son arrestation est intervenue après avoir perdu sa nationalité néerlandaise, qu'il avait obtenue en 2003.

Cependant, son avocat Marq Wijngaarden a lancé une contre-attaque en produisant un document dans lequel son client conteste sa privation de citoyenneté. Dans une tournure inattendue des événements, le ressortissant rwandais a finalement été libéré en attendant le résultat de son appel.

Condamné par contumace

Depuis plusieurs années maintenant, Kigali - qui a émis un mandat d’arrestation contre Ndereyehe le 20 avril 2010 - réclame cette procédure de déchéance de la nationalité, car c’est la seule voie pour son extradition vers le Rwanda.

Les autorités rwandaises allèguent principalement qu'il a participé aux massacres perpétrés à l'Institut rwandais de recherche agricole (ISAR), dont il était devenu directeur général en 1993. Le 26 avril 1994, «plus de 300 personnes ont été tuées sous ses ordres» , selon la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG).

Dit être un ancien membre de la Coalition pour la défense de la République (CDR), un parti extrémiste hutu créé en 1992, il a fui au Zaïre après le génocide et s'est finalement rendu aux Pays-Bas. Il continue d'être un membre actif des FDU-Inkingi, que la chef de l'opposition Victoire Ingabire a longtemps dirigée avant de fonder son propre nouveau parti.

En novembre 2008, Ndereyehe a été condamné par contumace à une peine de prison à vie par un tribunal Gacaca (un système rwandais de justice communautaire).

Les autorités néerlandaises mènent une enquête

Après que les tribunaux rwandais aient relancé la procédure en 2018 via une nouvelle demande d'arrestation, les tribunaux néerlandais se sont engagés, en coopération avec le Service de l'immigration et de la naturalisation (IND), à vérifier les allégations contenues dans le mandat. Selon nos sources, ces efforts ont permis de notifier Ndereyehe de sa privation de citoyenneté il y a six semaines.

Étant donné que la date limite pour faire appel de cette décision expirait le 8 septembre, les tribunaux néerlandais ont procédé à son arrestation, bien que son avocat Wijngaarden ait par la suite obtenu sa libération.

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