Le Président Evariste Ndayishimiye réactive le vivier «Imbonerakure» : Le «D Day» fixé le 28 août
Comme pour humaniser un mouvement comptable de crimes horribles, aujourd'hui comme hier en lui collant une vision panafricaniste, les autorités burundaises ont choisi un thème plutôt alléchant : "Ensemble pour une Afrique rayonnante, prospère et pleine d'espoir". Mais tout va rester cosmétique : car la Milice des Imbonerakure n'arrivera jamais à se défaire de son image réelle d'un mouvement régulièrement assimilé par des observateurs indépendants à une milice aux ordres du régime CNDD-FDD, particulièrement depuis le début de la crise politique burundaise de 2015.
Il vaut mieux avoir deux fers au feu, dit l'adage populaire. Cela a sans doute inspiré le Président burundais Evariste Ndayishimiye, qui comprend finalement l'imprudence de ne compter que sur l'armée et la police pour asseoir son pouvoir.
A l'instar de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, président-fondateur de la milice de jeunes Imbonerakure, bras armé du parti présidentiel, il a pris l'option de les chouchouter et d'organiser en grandes pompes une journée nationale qui leur est dédiée.
L'ordre est à la fois officiel et national. Chaque leader, quelle que soit sa parcelle de pouvoir, met les petits plats dans les grands pour préparer la commémoration, ce samedi, de la journée nationale des Imbonerakure.
Vidéo: France 24
Le clou du spectacle est prévu dans la province de Muyinga en commune de Gasorwe.
Pour prouver que le jeu en vaut la chandelle, Evariste Ndayishimiye a invité, pour l'occasion, des délégations de jeunes venues de plusieurs pays africains.
Ainsi, les pays comme la République démocratique du Congo, le Congo, le Zimbabwe ou encore le Tchad seront au rendez-vous.
Comme pour humaniser un mouvement comptable de crimes horribles, aujourd'hui comme hier en lui collant une vision panafricaniste, les autorités burundaises ont choisi un thème plutôt alléchant : "Ensemble pour une Afrique rayonnante, prospère et pleine d'espoir".
Mais tout va rester cosmétique : car la Milice des Imbonerakure n'arrivera jamais à se défaire de son image réelle d'un mouvement régulièrement assimilé par des observateurs indépendants à une milice aux ordres du régime CNDD-FDD, particulièrement depuis le début de la crise politique burundaise de 2015.
L'ONU et les ONGs des droits de l'homme sont témoins : de nombreuses preuves démontrent la proximité du mouvement avec la police et le SNR (service national de renseignement) dans la traque et le harcèlement d'opposants politiques.
Pour rappel, en 2015, Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, alors Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a utilisé le mot « milice » pour caractériser les Imbonerakure.
En février 2016, les Imbonerakure ont été directement mis en cause par Human Rights Watch comme étant responsables d'arrestations arbitraires, de violences, d'actes de torture et d'assassinats au Burundi.
