Libération de Bruce Melody : Un procureur prend son courage à deux mains et s'oppose au gang mafieux de Bujumbura
Dans la fraîcheur de son arrestation, le porte-parole de la police burundaise, Pierre Nkurikiye, s'est empressé à déclaré que le musicien avait été placé en garde à vue pour « escroquerie » et que, par conséquent, il n'avait le droit d'animer aucun concert à Bujumbura. Le sort était donc jeté, n'eût été la bravoure du procureur qui a daigné analyser froidement le dossier.Le procureur s'est d'abord étonné de ce qu'aucun contrat écrit n'avait été établi entre Bruce Melody et Toussaint Bankuwiha.
Coincé dès son arrivée à Bujumbura par la clique mafieuse qui fait florès au Burundi depuis des décennies, obligé de payer des dizaines de millions de franc burundais en guise de réparation du dommage causé par un concert annulé contre son gré en 2018, la vedette rwandaise de la musique Bruce Melody a été spectaculairement libéré jeudi dernier.
C'est Jean Chris Ntawuyamara, Procureur de la République au parquet de la commune urbaine de Ntahangwa qui a pris la courageuse décision de le relaxer et d'exiger la restitution de 42 millions de FBU qu'il avait déjà décaissés pour tenter calmer les ardeurs diaboliques du gang de l'horreur. Le courage du jeune procureur a étonné plus d'un. Dans un contexte de terreur généralisée historiquement orchestrée par des généraux corrompus et avides du gain facile, chacun n'écoutant que son ventre.
Face à l'homme d'affaires Toussaint Bankuwiha, requinqué par des figures de la police burundaise dont un surnommé Wakenya, le plus en vue dans ce dossier, Bruce Melody, venu du Rwanda, un pays auquel le régime CNDD-FDD voue une haine indicible, était comme un agneau dans une foule de loups affamés.
C'est ainsi que dans la fraîcheur de son arrestation, le porte-parole de la police burundaise, Pierre Nkurikiye, s'est empressé à déclaré que le musicien avait été placé en garde à vue pour « escroquerie » et que, par conséquent, il n'avait le droit d'animer aucun concert à Bujumbura. Le sort était donc jeté, n'eût été la bravoure du procureur qui a daigné analyser froidement le dossier.
Le procureur s'est d'abord étonné de ce qu'aucun contrat écrit n'avait été établi entre Bruce Melody et Toussaint Bankuwiha. Les millions requis n'avaient donc aucune base écrite.
Bien plus, l'homme d'affaires burundais s'était arrogé le droit de faire payer une amende et d'apprécier sa valeur. Il agissait donc comme dans un Etat de non droit. Bien plus, en se jetant comme un fauve sur un visiteur venu d'un autre pays sans raison valable devant la loi, la police et l'homme d'affaires ont malencontreusement écorné l'image du Burundi.
Le chanteur a donc été libéré et Toussaint Bankuwiha, tout comme les généraux aux inassouvissables appétits de sous, sont rentrés, la queue basse. Sans doute pour planifier le prochain coup bas. Car ils en sont coutumiers.