Une longévité inhabituelle au Burundi: Malgré ses 108 ans d'âge, Eraste Bishenza a encore bon pied bon œil
Bien qu'il soit encore lanterne rouge sur l'échelle mondiale de l'espérance de vie (60 ans selon la Banque Mondiale), le Burundi n'en est pas moins un pays de miracles vivants avec ses «super-centenaires» à l'œil encore vif. Parmi ces fossiles vivants figure un certain Eraste Bishenza natif de la commune Mugamba en province de Bururi vers le sud du Burundi.
Agé aujourd'hui de 108 ans, Eraste Bishenza paraît une vingtaine d'années en moins et tient encore droit dans ses bottes dans sa maison de retraite sise à Gasekebuye en commune urbaine de Muha, au sud-est de Bujumbura.
Selon ses proches, il est né en 1913 sur la colline Ruhongore de la commune Mugamba.
C'est vers 1935 qu'il a été repéré par des Anglicans en quête de personnes à scolariser dans la foulée de la création de l'Eglise anglicane de Matana.
Eraste Bishenza a alors commencé son aventure scolaire qui a duré 5 ans au sein de l'Ecole primaire de Matana.
Après le primaire, Eraste Bishenza est alors allé poursuivre ses études secondaires en 1939 à l'école médicale de Buye, en province de Ngozi. Deux ans plus tard, il est engagé comme soignant au même hôpital de Buye.
En 1953, Eraste Bishenza est allé poursuivre sa carrière médicale dans sa province natale, à l'Hôpital de Matana où il restera jusqu'à sa retraite professionnelle.
Son séjour à l'hôpital de Matana a été ponctué par deux stages professionnels d'une année chacun, effectués chaque fois au Rwanda (Kigeme et Kabwayi).
Après sa mise à la retraite, Eraste Bishenza s'est installé à Kamenge en mairie de Bujumbura pour commencer une autre carrière longue professionnelle en l'occurrence le commerce. En parallèle à son commerce, il s'occupait aussi des activités à l'Eglise et au sein du parti UPRONA dont il était représentant local.
C'est à Kamenge qu'il a croisé Léonce Ngabo, metteur en scène. Attiré par son dynamisme et sa vivacité, Léonce Ngabo a approché Eraste Bishenza pour interpréter le rôle du père de Gito dans «Gito l'ingrat», le premier long métrage burundais sorti en 1992 et plusieurs fois primé (FESPACO, Festival de Cannes, Vues d'Afrique...).
Longue vie encore à ce super-centenaire de Bururi.
