Le Burundi est un cas d'Ecole de Mauvaise Gouvernance: Anatomie d’un Naufrage National – Les Racines Institutionnelles et Morales de l’Échec
Le Burundi est un exemple parfait de l’échec des nations. Mais les nations ne sombrent pas uniquement à cause des décisions de leurs dirigeants ; elles échouent aussi parce que leurs citoyens se résignent à l’échec. Depuis l’indépendance, le Burundi a connu 15 gouvernements distincts (selon les classifications), chacun ayant pris des décisions contribuant à l’instabilité actuelle. Pourtant, aucun régime n’a atteint le niveau d’inefficacité du gouvernement actuel, dirigé par le Président Évariste Ndayishimiye.
L’un des ouvrages les plus influents en sciences politiques, Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty, écrit par les économistes Daron Acemoglu et James A. Robinson, analyse en profondeur les causes de la prospérité et de la pauvreté des nations. Ces auteurs, récemment récompensés par le prix Nobel d’économie 2024, mettent en lumière un argument central : le succès ou l’échec des nations dépend principalement de leurs institutions politiques et économiques. Les institutions inclusives favorisent la prospérité, tandis que les institutions extractives conduisent au déclin.
Mais, chers compatriotes, combien de Burundais ont lu ce livre ? Et parmi ceux qui l’ont fait, qu’ont-ils appliqué de ces enseignements ? Bien que le livre puisse être critiqué pour simplifier certaines dynamiques complexes et sous-estimer des facteurs comme la culture ou la géographie, personne ne peut nier son éloquence sur une vérité fondamentale : les nations échouent principalement à cause de décisions politiques et économiques erronées.
Le lien avec le Burundi : Une nation qui sombre
Commençons par une évidence : le Burundi est une nation. Ensuite, admettons une autre réalité plus douloureuse : le Burundi est une nation en échec. Aujourd’hui, il est universellement reconnu, même par les moins informés, que le Burundi est le pays le plus pauvre du monde Et cela ne date pas d’hier. Les indicateurs sont alarmants : pauvreté, corruption, inflation, malnutrition, analphabétisme, faible espérance de vie, gouvernance défaillante, insécurité… le tableau est sombre. En comparaison avec d’autres pays du Sud global, le Burundi est en rouge sur tous les fronts.
Détruit par son leadership, abandonné par la communauté internationale comme une expérience grandeur nature de ce que des dirigeants inefficaces peuvent infliger à une nation, le Burundi est un cas d'école de mauvaise gouvernance. Dans leur livre, Acemoglu et Robinson insistent sur l'importance des décisions dans la trajectoire d’un pays. Les dirigeants visionnaires prennent des décisions qui transcendent leur époque, tandis que les dirigeants inefficaces s'enlisent dans des choix égoïstes ou émotionnels, qui plongent leur peuple dans le chaos.
Aujourd’hui, ce que nous voyons au Burundi est un exemple flagrant de leadership inadéquat. Le CNDD-FDD, parti au pouvoir depuis plus de deux décennies, a accumulé des décisions qui ont transformé le pays en champ de ruines politiques et économiques.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Depuis l’indépendance, le Burundi a connu 15 gouvernements distincts (selon les classifications), chacun ayant pris des décisions contribuant à l’instabilité actuelle. Pourtant, aucun régime n’a atteint le niveau d’inefficacité du gouvernement actuel, dirigé par le Président Évariste Ndayishimiye.
• La promotion de la médiocrité à tous les niveaux.
• La destruction du système éducatif burundais.
• La délégation de pouvoir à des criminels.
• L’incapacité à comprendre les complexités contemporaines ou à chercher des solutions.
Résultat ? Corruption endémique, impunité généralisée, violations des droits humains, exclusion ethnique, mauvaise gouvernance et perte totale de confiance des partenaires internationaux. Le Burundi fait face à : une dépréciation vertigineuse de sa monnaie ; des pénuries de carburant ; un manque criant de médicaments ; des sources d’ énergie insuffisantes ; une eau potable inaccessible ; une alimentation déséquilibrée ; Un taux élevé de fuite des cerveaux ; une agriculture paralysée par l’absence d’engrais et une incapacité totale à répondre aux catastrophes naturelles.
Les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent
Joseph de Maistre a dit : « Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. » Cela ne pourrait mieux s’appliquer au Burundi. La responsabilité ne repose pas uniquement sur ses dirigeants. Le peuple burundais, héritier du royaume de Ntare Rugamba, porte une part de responsabilité dans son destin. Comment expliquer qu’un peuple insatisfait reste silencieux ? Dans les collines et les vallées du Burundi, le citoyen lambda est furieux. Beaucoup affirment même que la période de guerre civile était préférable à la situation actuelle. Pourtant, la majorité des Burundais semblent paralysés par la peur ou l’apathie.
Pourquoi acceptons-nous que la médiocrité mène à la prospérité ? Pourquoi ne disons-nous pas assez, c’est assez ?
Conclusion : Une nation à reconstruire
Le Burundi est un exemple parfait de l’échec des nations. Mais les nations ne sombrent pas uniquement à cause des décisions de leurs dirigeants ; elles échouent aussi parce que leurs citoyens se résignent à l’échec.
Le futur radieux du Burundi repose sur ses propres citoyens. Ce n’est pas par la politique partisane que le changement viendra, mais par une émancipation collective, où membres et non-membres du CNDD-FDD unissent leurs forces avec un seul objectif : délivrer le Burundi de la médiocrité pour le confier à l’excellence.
C’est un combat de chaque Burundais, pour chaque Burundais. Le changement commence maintenant.