Le non-droit comme outils de répression des opposants burundais : cas du général Herménégilde Nimenya
Non content de le voir condamné à la prison vie depuis 2017 et de voir sa sise à Kinanira saisie, Evariste Ndayishimiye, magistrat suprême à ses heures, a ordonné, le 24 octobre dernier, la saisie de tous ses biens meubles et immeubles, ainsi que ceux de son épouse Christine.Davantage. Pour prouver à la ville et au monde que le Burundi est plus une jungle qu’autre chose, il a ordonné à ses agents policiers du Service National des Renseignements de cambrioler, avant de squatter, la maison appartenant uniquement à son épouse et située au Quartier Sororezo.
Au regard des attributs standards d’un Etat de droit, le régime burundais a tous les apparats d’un Etat voyou, un Etat dont les agents violent impunément et de manière systématique les droits les plus élémentaires de l'être humain.
Tous ceux qui espéraient qu’en 5 ans de tyrannie du défunt président Pierre Nkurunziza le pays avaient déjà touché le fond du précipice en matière de violations des droits humains n’ont qu’à se réviser.
Plus que son prédécesseur, mondialement reconnu comme un as de la violation des droits humains, Evariste Ndayishimiye fait du non-droit un mode de gestion du pays.
Le cas du Général Herménégilde Nimenya, un des hauts-gradés des corps de défense et de sécurité poursuivi par la justice burundaise dans le cadre de la tentative de coup d’Etat mai 2015 illustre cette situation où le droit a cédé la place à la force, au non-droit.
Cela fait plus de 5 ans que le général est détenu. Il a même été condamné. Mais rien de tout cela n’a pu calmer le courroux du nouveau Boss burundais.
Non content de le voir condamné à la prison vie depuis 2017 et de voir sa sise à Kinanira saisie, Evariste Ndayishimiye, magistrat suprême à ses heures, a ordonné, le 24 octobre dernier, la saisie de tous ses biens meubles et immeubles, ainsi que ceux de son épouse Christine.
Davantage. Pour prouver à la ville et au monde que le Burundi est plus une jungle qu’autre chose, il a ordonné à ses agents policiers du Service National des Renseignements de cambrioler, avant de squatter, la maison appartenant uniquement à son épouse et située au Quartier Sororezo.
Ils s’y sont installés de force après l’avoir vidée de tout ce qui était prenable.
Il s’agit pourtant d’une maison appartenant à l’épouse du général incriminé et non à ce dernier. Et même les nuls en droit savent que la responsabilité pénale est individuelle.
Menacée de lynchage physique, l’épouse du général Nimenya a eu la chance de se soustraire des griffes policières et a pris le chemin de l’exil en 2017.
Le cas du général Herménégilde Nimenya prouve donc suffisamment qu’au Burundi, la force prime sur le droit.