Les pieds dans le plat et la langue toujours pendante, le président burundais évoque encore une imminente attaque rwandaise !
Cette tirade est riche de signification. D'abord parce qu'elle traduit la parfaite conscience du président burundais au sujet de l'effet boomerang du conflit armé opposant le M23 et l'armée congolaise et ses supplétifs.En y dépêchant d'entrée de jeu ses 20.000 hommes pour neutraliser le M23, Evariste Ndayishimiye a parié sur la victoire de Kinshasa et ses soutiens et il perd, contre toute attente.
Plus maladroit que le président burundais, on meurt. A chaque bain de foule comme il en raffole, il évoque une imminente attaque armée rwandaise.
Dans sa folie légendaire, il menace ouvertement de répliquer sans crier gare, quitte à rayer Kigali de la carte planétaire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
« En deux heures seulement, ça sera fini entre nous », a-t-il lâché dans ses récentes diatribes. Sa dernière pique vénéneuse date du dimanche 24 mars 2025. Le général Evariste Ndayishimiye a encore fait montre de son obsession sur une attaque ourdie par le Rwanda depuis l'est de la République démocratique du Congo.
« Nous savons que le Rwanda tente de nous envahir via la RDC sous prétexte des rebelles Red Tabara et du M23. Mais nous leur disons que si une attaque contre Bujumbura intervient via la ville d'Uvira, nous riposterons en attaquant Kigali depuis Kirundo", a déclaré Evariste Ndayishimiye.
Cette tirade est riche de signification. D'abord parce qu'elle traduit la parfaite conscience du président burundais au sujet de l'effet boomerang du conflit armé opposant le M23 et l'armée congolaise et ses supplétifs.
En y dépêchant d'entrée de jeu ses 20.000 hommes pour neutraliser le M23, Evariste Ndayishimiye a parié sur la victoire de Kinshasa et ses soutiens et il perd, contre toute attente. Il a été happé par les dollars miroités par Tshisekedi. Mais au final, son armée est déplumée et son capital confiance entamé. Il est donc à la fois cerné et coupable. Il en paiera le prix, cela va sans dire.
Mais, d'autre part, Evariste Ndayishimiye est conscient de l'avancée imparable du M23 vers le sud Kivu et bien sûr Uvira qui jouxte Bujumbura via le lac Tanganyika.
Dans la mesure où les FARDC ont parmi ses alliés les FDLR comptables historiques du génocide perpétré contre des milliers de tutsis du Rwanda en 1994 et que le président burundais ou le régime CNDD-FDD n'a jamais caché ses accointances, Evariste Ndayishimiye est pertinemment convaincu que les mêmes causes auront les mêmes effets.
Que Kigali gardera l'œil rivé sur le circuit des génocidaires en débandade. Le Burundi, point de chute des FDLR est donc plus que jamais dans l'œil du cyclone rwandais.
Evariste prend les devants et prend précocement à témoin l'opinion nationale en vilipendant le Rwanda, l'agresseur né ! Sauf que Kigali reste droit dans ses bottes et ne répond jamais aux élucubrations du leader burundais ! C'est aussi sa force tranquille, pourrait-on dire.
