Le rapprochement entre Gitega et l’UE inquiète les euros-députés

Avant de cheminer vers la levée des sanctions économiques contre le Burundi, ces parlementaires européens exigent, notamment, la levée des mandats d’arrêt injustement émis contre les journalistes et les défenseurs des droits humains qui ont été accusés d’avoir trempé dans la tentative de coup d’Etat raté du 13 mai 2015.Cette prise de position des députés européens a, illico, irrité les autorités burundaises.

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Burundi Daily
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8.2.2021
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Diplomatie

Peu après le début d’un dialogue politique entre le Burundi et l’Union européenne en vue de la levée des sanctions qui pèsent sur Gitega depuis 5 ans, une quarantaine de députés européens ont exprimé leur vive indignation, arguant que le Burundi est toujours en mode « violations des droits de l’homme ».

Dans une correspondance adressée à M. Josep Borrell Fontelles, haut représentant de l’UE aux affaires étrangères, politiques sécuritaires, aussi vice-président de la commission européenne, 43  parlementaires européens ont en effet déclaré que «le Burundi a continué de violer les droits humains et les principes démocratiques prévus par l’article 96 de l’accord de Cotonou ».

« Les droits humains n’ont cessé d’être violés par les services de l’État au Burundi. La violation du droit à la vie, les enlèvements ou les disparitions forcées, les violences basées sur le genre, la torture, les arrestations et détentions arbitraires contre les opposants sont encore là », ont déclaré ces eurodéputés.

« La reprise du dialogue et de la coopération entre le Burundi et l’UE est essentielle, mais ne peut pas être envisagée sans preuve du gouvernement de montrer l’amélioration des droits humains », précise le texte.

Avant de cheminer vers la levée des sanctions économiques contre le Burundi, ces parlementaires européens exigent, notamment, la levée des mandats d’arrêt injustement émis contre les journalistes et les défenseurs des droits humains qui ont été accusés d’avoir trempé dans la tentative de coup d’Etat raté du 13 mai 2015.

Cette prise de position des députés européens a, illico, irrité les autorités burundaises.

Dans une déclaration faite via son compte Twitter, l’Ambassadeur Willy Nyamitwe, Conseiller principal à la présidence burundaise, a indiqué que les députés européens sont tout simplement déconnectés de la réalité du pays.

«Les députés européens sont loin de la réalité. Certains ont signé sans savoir que ceux qu’ils qualifient de “journalistes” ou de “défenseurs des droits de l’homme” ne sont que des putschistes en cavale, recherchés pour crimes commis en 2015», a-t-il déclaré.

Mais Willy Nyamitwe est vite recadré par Bob Rugurika, journaliste directeur de la Radio publique africaine (une des radios vandalisées et fermées en 2015).

«Pendant que vous organisiez des tueries à travers tout le pays, nous, on exposait vos crimes auprès de la communauté internationale. Au parlement européen, on reçoit et écoute des défenseurs des droits humains et non des criminels», a-t-il déclaré.

En mars 2016, dans la foulée de l’aveugle répression des opposants au mandat illégal de l’ancien président Pierre Nkurunziza, l’UE a suspendu l’aide financière directe destinée au Burundi conformément au prescrit de l’accord de Cotonou.

Signé le 23 juin 2000, cet Accord définit les modalités de partenariat entre le groupe des 77 Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifiques (ACP) et l'UE.

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