Rapprochement Burundi/UE : La société civile indépendante s’étonne del’aveuglement volontaire de Bruxelles
Pour elles, l’unique point que Gitega entend capitaliser et vendre auprès de l’UE est « l’alternance à la tête de l’Etat qui a permis l’accession au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye après les élections de 2020. Or, ce processus n’a été ni libre, ni transparent, ni démocratique.Plusieurs éléments vérifiables l’attestent : inquiétudes de la Conférence des Evêques catholiques du Burundi, qui avait déployé un nombre important d’observateurs indépendants, les assassinats, intimidations et séquestration des opposants pendant la campagne
A l’heure où l’Union européenne (UE) se laisse volontairement séduire par les nouvelles autorités burundaises en quête de la levée de ses sanctions mortifères pour l’économie burundaise, la société civile indépendante alerte l’opinion nationale et internationale sur le statu quo qui prévaut toujours au Burundi au chapitre des droits humains.
« Ayant pris connaissance du fait que l’Union Européenne a engagé un processus de dialogue politique visant, in fine, la levée des mesures prises depuis 2016, en application de l’article 96, paragraphe 2, au point a) en vertu duquel « ces mesures sont levées dès que les raisons qui les ont motivées disparaissent », l’objet de cette note est de démontrer que toutes les raisons ayant motivé la prise de ces mesures, au lieu de disparaître, se sont plutôt exacerbées », ont déclaré dans un mémorandum conjoint plusieurs organisations burundaises de la société civile en exil.
Selon ces nombreuses organisations, le Burundi s’illustre toujours par la violation des droits de l’homme comme en 2016, quand l’Union européenne a pris la décision a pris «des mesures de suspension des appuis financiers directs au Gouvernement du Burundi, suite au constat de la violation par l’Etat du Burundi de ses obligations et engagements internationaux en matière de respect des droits de l’homme, des principes démocratiques, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance visés à l’article 9 de l’accord de Cotonou ».
Pour elles, l’unique point que Gitega entend capitaliser et vendre auprès de l’UE est « l’alternance à la tête de l’Etat qui a permis l’accession au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye après les élections de 2020. Or, ce processus n’a été ni libre, ni transparent, ni démocratique.
Plusieurs éléments vérifiables l’attestent : inquiétudes de la Conférence des Evêques catholiques du Burundi, qui avait déployé un nombre important d’observateurs indépendants, les assassinats, intimidations et séquestration des opposants pendant la campagne, les hésitations de la CENI quant à la pertinence des résultats proclamés, etc.
Ainsi, vu le gâchis structurel toujours ambiant au chapitre des droits de l’homme, la société civile indépendante appelle l’UE à d’abord effectuer « une évaluation effective sur base des dispositions de l’article 9 de l’accord de Cotonou » avant de lever les sanctions contre le Burundi.
Pour rappel, en mars 2016, l’UE a décidé de suspendre sa coopération financière directe avec le Burundi en raison de graves violations des droits de l’homme dont le pays était devenu le théâtre depuis l’annonce de la candidature du Président d’alors, Pierre Nkurunziza, à un 3ème mandat jugé illégal.
Ces violations étaient imputables à certains éléments des corps de défense et de sécurité, le Service National de Renseignement et aux jeunes Imbonerakure, du parti au pouvoir, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD). Ces derniers sont qualifiés de miliciens par les Nations Unies.