Une campagne pour nier le génocide de 1993 contre les tutsis continue d'échouer: Kenny Claude peine à forcer Ngeze à nier l’évidence.
Le régime du CNDD-FDD semble être sur une pente glissante vers un déni total du génocide contre les tutsis alors qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour mettre en lumière le génocide contre les hutus. Pour ceux (Burundais et communauté internationale) qui pensaient qu'avec l'investiture d'un nouveau président, le Burundi s'acheminera vers un changement positif, la déception doit être totale.
« L’assassinat du Président burundais Melchior Ndadaye, le 21 octobre 2020, a été suivi par d’insoutenables massacres systématiques et à grande échelle des tutsis au Burundi, la concomitance de la barbarie dans tous les coins du pays et le modus operandi prouve à suffisance que ces massacres avaient été planifiés », a déclaré l’ancien ministre burundais de l’Intérieur François Ngeze, d’ethnie hutue.
Il répondait aux questions de Kenny Claude Nduwimana, porte-étendard de la galaxie d’extrémistes hutus du Burundi et d’ailleurs dans le monde. Ce sont eux qui financent la production de ses audios incendiaires. Les audios produits par ce soi-disant journaliste restent impunis, ce qui prouve qu'il a l'approbation tacite et la protection du régime du général Evariste Ndayishimiye.
Ce prétendu journaliste de la nouvelle vague (réseaux sociaux) relaie depuis un certain temps des messages de haine, d’appels au lynchage et à la déshumanisation des tutsis du Burundi qu'il qualifie d'étrangers et de chiens enragés.
Dans la foulée de la célébration du 27ème anniversaire de l’assassinat du président Melchior Ndadaye, il a bien voulu battre en brèche l’idée selon laquelle les tutsis du Burundi ont été notoirement victimes d’un génocide planifié et méthodiquement exécuté, avec à la clé, plusieurs centaines de milliers de victimes.
A son domicile sis à Kiriri et au micro du négationniste viscéral qu’est Kenny Claude Nduwimana, François Ngeze ne s’est pas embarrassé de circonlocutions pour affirmer que les massacres dont les tutsis ont été les cibles s’inscrivaient dans une logique de programme ou de planification.
J’ai fait le tour du Burundi et j’ai tout vu. Les hutus ont commis l’indicible.
« J’ai un parent hutu qui, par alliance, est considéré comme mon beau-père : il a personnellement décimé plusieurs dizaines de tutsis innocents, il sait que je le sais.»
Etonné par son intransigeance, Kenny Claude ne manque pas de lui demander s’il est hutu et s’il se reconnaît comme tel ; ce que François Ngeze s’empresse à reconnaître.
« J’ai fait le tour du Burundi et j’ai tout vu. Les hutus ont commis l’indicible», affirme sans hésitations cet ancien ministre de l'Intérieur sous le régime de Pierre Buyoya.
Présenté un moment comme le tout nouveau président du Burundi post-putsch, Ngeze ne loue pas pour autant les assassins de Ndadaye ou les auteurs de crimes de sang perpétrés contre les hutus dans divers quartiers.
« Certes je condamne le lâche assassinat du Président Ndadaye, un ami de longue date, je condamne les assassinats ciblés qui, par après, ont visé des hutus uniquement pour leur ethnie, mais je n’arrêterai jamais de détester les responsables administratifs qui ont couvert et encourager les massacres d’innocents tutsis », a martelé François Ngeze.
Le génocide des tutsis qui a suivi l’assassinat du président Melchior Ndadaye a été reconnu par l’ONU. Et pour cause. Dans son aspect définitoire, le génocide se conçoit comme un crime consistant en l'élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou religieux en tant que tel ».
Commémoration de la mémoire des élèves de Kibimba, brûlés vifs le lendemain de l'assassinat du président Ndadaye
Cet extrémiste zélé qui se fait passer pour journaliste est bien financé par un lobby international d'extrémistes hutus de la diaspora et est bien protégé par le régime du CNDD-FDD, qui est désormais dirigé par les faucons les plus extrémistes.
Une campagne bien financée et coordonnée qui semble n'avoir pour but que de nier la souffrance des tutsis tout en légitimant toutes les victimes hutus est en cours. Cette campagne est visiblement très bien coordonnée aux plus hauts échelons de l'Etat. On notera que Kenny-Claude était jusqu'à très récemment membre de l'équipe de communication de la Commission Vérité et Réconciliation.
La position du président de l’observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et des autres crimes contre l’humanité, Jean De Dieu MUTABAZI, un autre extrémiste hutu bien connu, est très révélateur quant à la protection dont jouit ce Kenny Claude. Au cours d'une interview qu'il a accordée à l'IWACU, il prétend ne pas savoir qui est Kenny claude et déclare que les auteurs des messages de haine ne sont pas faciles à combattre, malgré le fait qu'il y a des gens (tous tutsis) qui ont été poursuivis et qui croupissent actuellement en prison pour exactement ce crime.
Le régime du CNDD-FDD semble être sur une pente glissante vers un déni total du génocide contre les tutsis alors qu'il fait tout ce qu'il peut pour mettre en lumière le génocide contre les hutus. Pour les (Burundais et communauté internationale) qui pensaient qu'avec l'investiture d'un nouveau président, le Burundi s'acheminera vers un changement positif, la déception doit être totale.
