Dans cette campagne de haine, la femme Tutsi est une cible de choix. Les deux journaux vont en permanence la présenter comme une prostituée prête à offrir ses charmes aux puissants du monde pour servir les intérêts de sa tribu. En fait, ils développent un complexe d’infériorité à rebours, car la femme Tutsi est sublimée, considérée comme plus belle que toutes les autres pour être capable d’attirer – ou, carrément, pour avoir à ses pieds, tous les décideurs du monde. D’ailleurs, à l’époque, au Rwanda, les femmes Tutsi furent surnommées ‘‘ibizungerezi’’