Onana et sa haine de la femme Tutsi – ‘‘Quand je regarde Benita …’’
Dans cette campagne de haine, la femme Tutsi est une cible de choix. Les deux journaux vont en permanence la présenter comme une prostituée prête à offrir ses charmes aux puissants du monde pour servir les intérêts de sa tribu. En fait, ils développent un complexe d’infériorité à rebours, car la femme Tutsi est sublimée, considérée comme plus belle que toutes les autres pour être capable d’attirer – ou, carrément, pour avoir à ses pieds, tous les décideurs du monde. D’ailleurs, à l’époque, au Rwanda, les femmes Tutsi furent surnommées ‘‘ibizungerezi’’
Les lampions se sont éteints depuis le lundi 9 décembre 2024 sur le procès Charles Onana, poursuivi par la justice française pour négation du génocide des Tutsi conformément à la loi informatique et libertés. L’auteur franco-camerounais a été reconnu coupable et condamné à 120 jours amende à 70 euro chacun, soit 8.400 euros. Tout au long des audiences où il était poursuivi pour des faits précis – vingt-trois passages de l’un de ses livres –, M. Onana a plutôt tout fait pour transformer le procès en réécriture de l’histoire des Grands lacs africains. Même si les affaires du Rwanda ne m’intéressent pas, j’ai quand-même cédé à la tentation d’y faire un tour, étant donné que le discours de Charles Onana touche une partie du peuple congolais, avec des conséquences qui peuvent s’avérer d’une extrême gravité. Peut-être pourrais-je y trouver un lien de filiation idéologique qui relie le polémiste franco-camerounais à ceux qui sonnèrent cet hallali d’une puissance inouïe qui finit en holocauste au pays des mille collines.
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Fin 1990 : le Rwanda est en guerre, depuis l’attaque du FPR du 1er octobre. En réaction, le gouvernement du président Juvénal Habyarimana et ses proches soutiens font le choix d’exacerber la haine ethnique entre les deux principales composantes de la société rwandaise, les Hutu et les Tutsi, afin de mobiliser les premiers, plus nombreux, derrière le pouvoir en place et contre une rébellion à dominante Tutsi. Des médias sont créés pour réaliser cet objectif : d’abord les journaux Kangura (Réveillez-vous) et Kamarampaka (le référendum), ensuite la tristement célèbre Radiotélévision des mille collines, RTLM.
Dans cette campagne de haine, la femme Tutsi est une cible de choix. Les deux journaux vont en permanence la présenter comme une prostituée prête à offrir ses charmes aux puissants du monde pour servir les intérêts de sa tribu. En fait, ils développent un complexe d’infériorité à rebours, car la femme Tutsi est sublimée, considérée comme plus belle que toutes les autres pour être capable d’attirer – ou, carrément, pour avoir à ses pieds, tous les décideurs du monde. D’ailleurs, à l’époque, au Rwanda, les femmes Tutsi furent surnommées ‘‘ibizungerezi’’ (singulier : Ikizungerezi), ce qui peut être compris comme ‘‘belles à donner le vertige’’ ou ‘‘très attirantes’’.
Idée paranoïaque
Dans l’édition de décembre 1990, sous la plume du sulfureux journaliste Hassan Ngeze (en prison au Mali suite à une condamnation à 35 ans pour génocide), Kangura publia ‘‘les dix commandements des Hutu’’, dont trois concernent la femme Tutsi : le 1, le 2 et le 7 :
«1. Tout Hutu devrait savoir que toute femme Tutsi, peu importe qui elle est, travaille dans l’intérêt du groupe ethnique Tutsi. En conséquence, nous devons considérer comme traître chaque Hutu qui :
– se marie avec une femme Tutsi
– emploie une femme Tutsi comme concubine
– emploie une femme Tutsi comme secrétaire, ou la prend sous sa protection.
«2. Tout Hutu devrait savoir que nos filles Hutu sont davantage aptes et consciencieuses dans leur rôle de femme, épouse, et mère de famille. Ne sont-elles pas belles, de bonnes secrétaires et plus honnêtes ? [sous-entendu : que les femmes Tutsi]
«7. Les Forces Armées Rwandaises devraient être exclusivement composées de Hutus. L’expérience de la guerre d’octobre 1990 nous a servi de leçon. Aucun militaire ne doit se marier avec une Tutsi».
Dans une caricature parue dans le numéro de mai 1992, Kangura présente un homme se pinçant le nez, avec comme titre : «Ingutiya z’ibizungerezi zisigaye zinukira abahutu pee !» (les déchets des femmes Tutsi se jettent sur les Hutu), avec, passant devant lui, une femme Tutsi qui se dit intérieurement : «Baratumenye intambara ishatse yahagarara kuko misiyo yacu ntakigenda» (Ils nous ont démasquées, la guerre peut donc s’arrêter parce que plus rien ne va avec notre mission). Toujours l’idée que les femmes Tutsi sont au service de leur cause !
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Puis, dans le numéro de février 1994, une autre caricature montre cette fois-ci le général canadien Roméo Dallaire, commandant des forces de l’ONU au Rwanda, en galante compagne avec deux femmes Tutsi, pendant qu’un de ses soldats assure la garde, avec comme titre : «Général Dallaire n’ingabo ze, baguye mu mutego z’ibizungerezi» (le général Dallaire et ses troupes sont tombés dans une embuscade des femmes Tutsi). Encore et toujours cette idée paranoïaque de la femme Tutsi ontologiquement prostituée et toute disposée à vendre ses charmes aux puissants du monde pour la cause de sa communauté !
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Tout le monde connaît la suite de cette propagande de la haine : ce petit pays de la région des grands lacs a connu en 1994 un génocide – c’est-à-dire l’élimination concrète, intentionnelle et systématique, totale ou partielle, d’un groupe ethnique, racial, religieux ou autre, en visant ses membres en fonction de leur appartenance à ce groupe, par des meurtres de masse, des destructions mentales et physiques. Ce génocide fut accompagné de nombreux viols de femmes Tutsi, parce qu’elles ont été présentées par la propagande du régime comme un maillon essentiel de l’agression militaire. Les viols de masse sont perpétrés par les milices Interahamwe, par des Hutu de la société civile, hommes et femmes, par des soldats des Fores armées et par la garde présidentielle du Rwanda. C’est une campagne de violences systématiques qui est orchestrée par des chefs politiques et militaires, à l’échelle nationale et locale, afin de servir leur objectif : détruire le groupe ethnique des Tutsi et déshumaniser la femme Tutsi.
On se souvient encore de Jean-Paul Akayesu, bourgmestre de la commune de Taba, où des milliers des femmes qui s’y étaient refugiées, ont subi des viols massifs. S’adressant à des Interahamwe qui commettaient des viols, il leur a dit, tout souriant : «Ne me demandez plus jamais le goût d’une femme tutsi» ! M. Akayesu a depuis été condamné par le Tribunal international pour le Rwanda à la prison à perpétuité pour génocide. Le comble, même une femme, Pauline Nyiramasuhuko, ministre de la Famille et du Progrès des femmes, a organisé et supervisé elle-même une campagne de viols massifs des femmes tutsi. «Avant de tuer les femmes, vous devez les violer», ordonne-t-elle aux miliciens. Lors d’un autre événement, elle ordonna à ses hommes de prendre des bidons d’essence de sa voiture et de les utiliser pour brûler un groupe de femmes à mort, en laissant une victime de viol survivre en tant que témoin. Mme Nyiramasuhuko a été condamnée à 47 ans pour génocide.
‘‘Ces serpents de Banyamulenge’’
Finalement, les génocidaires rwandais vaincus, traversent la frontière et se réfugient en RDC, où ils viennent semer leur idéologie. Celle-ci est récupérée par plusieurs politiciens et groupes armés de l’Est du Congo. Mais aussi, et surtout, par un homme : Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba, ancien ministre de la Défense, puis conseiller spécial en matière de sécurité du président Mobutu. Depuis le renversement du régime Mobutu par la rébellion de l’AFDL soutenue par les armées du Rwanda et de l’Ouganda, il fulmine de rage depuis la France et le Maroc où il vit en exil. Et où il décide de se venger contre les tombeurs de leur pouvoir en ciblant les Tutsi rwandais et congolais qu’il arrose de son violent discours de haine. Pendant plus de 20 ans, il manie avec une efficacité redoutable l’internet puis les réseaux sociaux pour distiller la haine contre le régime de Kigali et les Tutsi congolais dans leur globalité, auxquels il dénie, du reste, leur nationalité congolaise.
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Honoré Ngbanda a bien retenu le bréviaire haineux de ses amis génocidaires rwandais. Il va donc reprendre leur discours sur la femme Tutsi. Un exemple : en date du 11 mars 2020 sur la chaîne youtube de l’APARECO, dans la vidéo intitulée : «(Lingala) ALERTE : La Croix Rouge australienne manipulée par les banyarwanda dit “banyamulenge” ?», évoquant un communiqué de la Croix Rouge australienne de la ville de Wollongong cherchant un emploi humanitaire pour une personne parlant Kinyarwanda, Kirundi et Kinyamulenge, il tient des propos en Lingala déniant aux Tutsi Banyamulenge leur nationalité congolaise, les accusant globalement d’user des «manœuvres mensongères», et d’être des étrangers qui veulent «ravir nos terres», affirmant notamment : «Cette Croix Rouge avait pourtant la possibilité de procéder aux vérifications, mais si elle est parvenue à diffuser un tel communiqué, c’est parce que ces serpents de Banyamulenge, de Rwandais, ont infiltré cette Croix Rouge d’Australie. Parce que, vous ne le savez pas mes frères, si aujourd’hui vous dîtes : ‘‘Ooh, le Rwanda est un petit pays !’’ C’est vrai. D’autres disent : ‘‘Vous avez laissé le Rwanda rentrer dans le pays, ils nous ont infiltré !’’ Sachez que ces gens-là n’ont pas infiltré que nous. Ils ont infiltré le monde entier, ça vous ne le savez pas. Cette Croix Rouge que vous voyez aujourd’hui n’est rien. Mais ils ont infiltré toutes les grandes institutions, qu’il s’agisse de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la Banque africaine du développement, de l’UNESCO, et même la Francophonie aujourd’hui, ils ont infiltré partout. Leurs hirondelles, leurs filles prostituées sont répandues partout chez les Blancs, et sont devenues leurs maîtresses. Comme les Blancs sont discrets de ce côté-là, vous les verrez seulement défendre une cause donnée mais vous n’en comprenez pas la raison».
Voilà : le discours des génocidaires rwandais mot à mot. Pire : dans la déshumanisation de la population cible préalable à tout génocide, si dans l’Allemagne nazie les Juifs étaient traités de rats, au Katanga où a eu lieu une sanglante épuration ethnique contre les Kasaïens, ces derniers étaient traités d’insectes (Bilulu, en Swahili) et qu’au Rwanda les Tutsi étaient qualifiés de cafards, pour Ngbanda les Banyamulenge sont, carrément, des serpents, une espèce supposée très dangereuse pour les humains et qui devrait logiquement être exterminée ! Ce discours s’attaque à la femme Tutsi, présentée comme une cohorte d’‘‘hirondelles’’, c’est-à-dire de prostituées qui ont noyauté toutes les grandes institutions internationales afin d’y assurer la défense de la cause Tutsi par le canal de leurs amants ! Ces absurdités racistes et paranoïaques seront applaudies à se blesser la paume de main par une foule de Congolais comme étant le discours caractéristique du patriotisme, surtout dans la diaspora, où Ngbanda est devenu très populaire jusqu’à sa mort le 21 mars 2021.
Qui se ressemblent …
Et le chemin de Ngbanda a croisé celui d’un autre extrémiste, français d’origine camerounaise : Charles Onana. Très vite, les deux hommes s’apprécient beaucoup, et comme ils se ressemblent, ils décident de s’assembler : Onana préface et édite le livre de Ngbanda intitulé ‘‘Crimes organisés en Afrique centrale’’. La communion idéologique est donc parfaite entre les deux.
Rien donc de surprenant que, dans son livre intitulé ‘‘Ces tueurs Tutsi : au cœur de la tragédie congolaise’’, publié aux édition Duboiris en 2009, que Charles Onana reprenne à son tour le discours des génocidaires rwandais sur la femme Tutsi popularisé en Europe par Ngbanda. Il écrit ainsi aux pages 99 et 100 de ce livre cette sanglante prose raciste contre la femme Tutsi :
«Le dispositif central de leur stratégie de conquête des Occidentaux est la femme Tutsi. C’est leur arme de destruction massive. Elle détruit des diplomates belges, allemands, américains, britanniques, français, Suisses…, des hommes politiques, des hommes d’affaires, et même des Hutu. Personne n’est épargné lorsqu’il s’agit de défendre la cause Tutsi.
«Ces demoiselles à la jalousie invisible sont chargées de traquer les cibles occidentales pour les besoins de la cause Tutsi. Ce sont des missiles à tête chercheuse qui peuvent être, soit des prostituées de luxe, soit des agents de renseignement, soit des commandos de la mort par empoisonnement soit, simplement, des femmes ordinaires. Elles utilisent leur charme pour faire triompher le tutsisme. Elles opèrent partout où l’idéologie tutsi mérite d’être défendue. Elles sont, à ce titre, envoyées pour séduire leurs victimes utiles, mais aussi pour neutraliser ou liquider leurs ennemis. Elles sont des “hirondelles”, formées comme des monstres froids dans des missions clandestines et parfois meurtrières».
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Ces propos font froit dans le dos ! Charles Onana reprend, en sublimant de manière exponentielle, le discours des génocidaires rwandais de 1994 et celui de Ngbanda. La filiation idéologique de Charles Onana est pleinement établie vis-à-vis des génocidaires rwandais de 1994. Mais jamais même Kangura n’est allé aussi loin. Dans un pays respectueux des droits de l’homme comme la France, nul n’ose protester. Pire : personne ne saisit la justice pour incitation à la haine ethnique. Désormais, Onana se croit donc tout permis, et continue sur sa lancée. Jusqu’à son livre de 2019 qui lui a valu un procès et sa condamnation.
Délire vénéneux
Que de nombreux Congolais applaudissent ce racisme effrayant, démontre combien les esprits ont été empoisonnés par le discours de la haine dans ce pays. On dirait que le pays se retrouve au moyen-âge européen à l’époque de la pandémie de la peste noire où les Juifs furent accusés d’empoisonner les puits d’eau. La seule règle de bien-pensance était alors la haine du Juif, et toute contestation de ce discours dominant équivalait à être traité de traître à la nation. La colère, légitime, contre le Rwanda pour son soutien aux rebelles du M23, ne peut justifier l’adoubement d’un dangereux individu, de surcroît étranger, qui tient de tels propos contre une partie de notre propre peuple. Et face à cette paranoïa, à ce discours extrêmement dangereux, les élites congolaises – professeurs d’université, journalistes, hommes politiques, ecclésiastes – se taisent par lâcheté, ou soutiennent carrément ce délire vénéneux. Même les défenseurs des droits de l’homme – Jean Claude Katende et son Asadho, Georges Kapiamba et son ACAJ, La voix des sans voix etc – gardent un silence assourdissant.
Et pourtant, quand je regarde la femme Tutsi congolaise, je ne vois en elle rien de bien particulier par rapport à ses congénères d’autres communautés. Si je prends l’exemple de l’une des plus illustres filles de cette communauté, Benita Murekatete Kayonga, la native de Bandal à Kinshasa, et originaire de Masisi au Nord-Kivu, je ne vois en elle qu’une fille aimant son pays, et qui lui a offert ce qu’elle avait de plus cher : sa beauté. Je revois la Miss Zaïre 85, celle qui a permis de graver le nom du Zaïre dans le marbre des annales de la beauté internationale en lui offrant le titre de deuxième dauphine de Miss Univers en 1985.
Quand je regarde Benita, je revois cette jeune zaïroise qui, sur le podium de Miss Univers à Miami aux Etats Unis, vantait son pays face au monde, saluait la magnificence de ses paysages ainsi que la noblesse de ses gorilles de montage afin d’y attirer des touristes.
Quand je regarde Benita, j’entends résonner la chanson ‘‘la beauté d’une femme’’ de Tabu Ley magnifiquement interprétée par Mbilia Bel, et qui célèbre la beauté congolaise en rappelant son sacre à Miami aux Etats Unis.
Quand je regarde Benita, je vois toutes ces congolaises qui se sont battues pour réussir dans le combat de la vie afin de conformer leur vie à leurs rêves d’enfance, et qui se sont mariées pour fonder famille et être heureuses avec les leurs, et non pour espionner on ne sait qui.
Quand je regarde Benita, je pense à toutes ces femmes Banyamulenge des hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu, dont les villages ont été incendiés et dont les vaches de leurs familles ont été razziées par centaines des milliers par pure méchanceté afin de les appauvrir.
Quand je regarde Benita, je vois une de ses lointaines cadettes, Esther Muhimpundu, la fille de Minembwe, sacrée Miss Queen Nzuri Africa à Nairobi en 2019, distançant de très loin ses concurrentes dans le vote populaire, battant à plate couture sa suivante, la rwandaise Pamela Uwicyeza et plaçant, encore une fois, la beauté congolaise sur le toit de l’Afrique.
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Quand je regarde Benita, je pense, enfin, à ces femmes Tutsi du Nord-Kivu, chassées de leurs villages et contraintes à l’exil dans des camps en terre étrangère depuis 30 ans, sans espoir de retour. Toutes ces femmes qui ne souhaitent qu’une chose, pour elles-mêmes et pour leurs consœurs d’autres groupes ethniques – Hunde, Nande, Hutu, Kumu, Twa, Tembo, Nyanga, Kano, Alur, Hema, Bira, Lendu, Fuliiru, Bembe, Vira, Nyintu, Teke, Yaka –, aujourd’hui déplacées dans des camps de fortune par des guerres insensées, de l’Ituri au Maï Ndombe, en passant par le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : regagner leurs villages respectifs, retrouver leur vie de famille normale, voir grandir leurs enfants dans la joie. Des femmes qui souhaitent remplacer le cycle de violence inutile par une symphonie de la véritable fraternité.
Bref, l’homme qui a été condamné à Paris ce lundi 9 décembre est un digne héritier idéologique des génocidaires rwandais de 94, et surtout, un individu particulièrement dangereux pour la cohésion nationale en RDC.