Droits de l'homme au Burundi : L'UE ferait mieux de ne pas se laisser rouler dans la farine
Les organisations signataires de cette lettre ouverte sont : Agir ensemble pour les droits humains (AEDH) ; Burundi Human Rights Initiative; Committee to Protect Journalists; Defend Defenders (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project); European Network for Central Africa (EurAc); FIACAT: International Federation of ACAT; Human Rights Watch; International Federation for Human Rights (FIDH); Ökumenisches Netz Zentralafrika (ÖNZ), Open Society European Policy Institute; Protection International ;Tournons La Page.
Alors que l'UE et le Burundi sont désormais bras dessus bras dessous et que les sanctions prises contre le Burundi, devenu une terre de violation des droits humains depuis plusieurs années, seront bientôt reléguées aux oubliettes de l'histoire, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont mis en garde l'UE arguant qu'elle va vite en besogne.
Dans leur lettre ouverte adressée aussi bien au Représentant/Vice-Président de l'UE qu'aux ministres des Affaires étrangères des États membres de l'UE, douze organisations des droits humains ont en effet exprimé leur « préoccupation sur le fait que l'UE et certains de ses États membres semblent disposés à fermer les yeux sur l'absence de progrès significatifs sur la situation des droits humains et sur l'impunité généralisée pour les atteintes graves aux droits humains passées et continues dans le pays ».
« Malgré une série d'actes isolés récents du gouvernement burundais concernant les libertés publiques, le Conseil devrait maintenir sa position selon laquelle la progression durable et visible de l'ouverture de l'espace politique et civique et la lutte contre l'impunité sont indispensables pour résoudre les problèmes fondamentaux en matière de droits humains au Burundi ».
Les organisations signataires de cette lettre ouverte sont : Agir ensemble pour les droits humains (AEDH) ; Burundi Human Rights Initiative; Committee to Protect Journalists; Defend Defenders (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project); European Network for Central Africa (EurAc); FIACAT: International Federation of ACAT; Human Rights Watch; International Federation for Human Rights (FIDH); Ökumenisches Netz Zentralafrika (ÖNZ), Open Society European Policy Institute; Protection International ;Tournons La Page.
En mars 2016, compte tenu du non-respect par le Burundi de ses obligations en vertu de l'accord de Cotonou concernant les droits humains, les principes démocratiques et l'État de droit, l'UE a décidé de suspendre son soutien financier direct au gouvernement burundais.
Cette décision a été prise en réponse aux meurtres, aux actes de torture, aux disparitions forcées et aux arrestations arbitraires de milliers de Burundais, sur fond de crise politique autour du troisième mandat contesté du défunt président Pierre Nkurunziza. La police a réprimé violemment les manifestants et, après une tentative de coup d'État échoué en mai 2015, plusieurs stations de radio ont été attaquées et contraintes de fermer. Plus de 400 000 personnes, y compris la plupart des activistes de la société civile et des journalistes indépendants éminents, ont fui le pays.
La police a réprimé violemment les manifestants et, après une tentative de coup d'État échoué en mai 2015, plusieurs stations de radio ont été attaquées et contraintes de fermer. Plus de 400 000 personnes, y compris la plupart des activistes de la société civile et des journalistes indépendants éminents, ont fui le pays.
La Commission d'enquête des Nations Unies sur le Burundi a indiqué qu'elle estime que des crimes contre l'humanité ont été commis au Burundi depuis 2015, peut-être même pendant la période électorale de 2020.