Erection d'un Palais présidentiel à Gitega : Les salariés de l'Etat refusent de se laisser sucer
Comme chaque appel présidentiel vaut un ordre, les ministres ont relayé le message du chef de l'Etat auprès des cadres et agents sous leurs ordres.Résultat, les salariés ont le blues. En particulier au ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida où la ministre a demandé à chaque membre du personnel à céder tout le salaire du mois d'avril pour ce vaste chantier présidentiel.Selon des sources concordantes, les salariés ont refusé d'imiter le chef de l'Etat, arguant que le numéro un burundais ne vit pas de son salaire mais dispose de plusieurs autres sources
Le Chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a récemment annoncé sa décision de céder tout son salaire d'avril en guise de contribution personnel au projet de construction d'un plais présidentiel à Gitega, capitale politique.
En plus de cet effort surhumain, le président burundais a annoncé une contribution substantielle de sa famille, estimée à 10 millions de Fbu.
Le président burundais a alors invité tous les autres, ministres, députés, opérateurs économiques et autres fonctionnaires à lui emboîter le pas en apportant chacun leur pierre à l'édifice.
Comme chaque appel présidentiel vaut un ordre, les ministres ont relayé le message du chef de l'Etat auprès des cadres et agents sous leurs ordres.
Résultat, les salariés ont le blues. En particulier au ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida où la ministre a demandé à chaque membre du personnel à céder tout le salaire du mois d'avril pour ce vaste chantier présidentiel.
Selon des sources concordantes, les salariés ont refusé d'imiter le chef de l'Etat, arguant que le numéro un burundais ne vit pas de son salaire mais dispose de plusieurs autres sources de revenus incontrôlables.
« Il est gratuitement soigné, logé, nourri et habillé avec sa famille ; ce qui n'est pas le cas pour nous. Il est inimaginable qu'on nous prenne tout le salaire mensuel », ont-ils rétorqué à la Ministre en charge de la santé.
Selon des observateurs, se voulant plus royaliste que le roi, la ministre de la santé aurait exagéré en demandant à son personnel, jusqu'au planton, de céder le salaire du mois d'avril.
L'idée est de participer volontairement à la construction de cette bâtisse présidentielle, chacun selon ses moyens.
Les cadres et agents du ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida ont déjà attiré l'attention des défenseurs des droits humains sur cet excès de zèle propre aux lèche-bottes.