L'ONU jette en pâture les opposants burundais en exil au Rwanda pour renouer avec le Burundi

Selon l'envoyé du secrétaire général de L'ONU dans la région des grands Lacs, «le Rwanda a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises.....». Visiblement, l'ONU a décidé de caresser le régime de Gitega dans le sens du poil et parlent déjà d'un projet de rapatrier les opposants en commun accord avec le régime burundais. Et séduit par l'engagement de l'ONU qui veut jeter en pâture les opposants en exil, Evariste Ndayishimiye promet au Secrétaire général de l'ONU le délai qu'il avait demandé pour des «formalités administratives» avant la fermeture du bureau de l'Envoyé spécial.

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Burundi Daily
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26.11.2020
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Diplomatie

Cela laisse plus d'un sans voix. Dans le souci de pactiser rapidement avec les nouvelles autorités burundaises, l'Organisation des nations unies (ONU) leur miroite des opposants en exil au Rwanda et promet de plaider pour leur retour à l'assommoir burundais.

C'est en substance la teneur des échanges entre le président burundais, Evariste Ndayishimiye et l'envoyé spécial de l'ONU pour la région des grands lacs, Xia Huang.

Dans un amalgame volontiers programmé, les autorités burundaises appellent ces opposants, «des putschistes du 13 mai» et ne cessent de les réclamer.

L'ONU les caresse dans le sens du poil et parlent déjà d'un projet de les rapatrier en commun accord avec le régime burundais.

«Le Rwanda a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises mais qu'il voudrait le faire par l'entremise d'un mécanisme ou d'un pays médiateur», a déclaré le diplomate onusien. Mais le Burundi reste réticent à l'idée de passer par un mécanisme négocié avec la communauté internationale qu'incarne l'ONU.

« Entre le Burundi et le Rwanda il n'y a nul besoin de médiateur étranger car les deux peuples sont très proches et peuvent s'entendre de par leurs langues presque similaires. L'unique contentieux entre le Burundi et le Rwanda réside dans le fait que ce pays héberge ces présumés putschistes, ce qui est le plus grand point de discorde », a déclaré Evariste Ndayishimiye.

Séduit par l'engagement de l'ONU qui veut jeter en pâture les opposants en exil, Evariste Ndayishimiye promet au Secrétaire général de l'ONU délai pour des «formalités administratives» avant la fermeture du bureau de l'Envoyé spécial.

Le ministère burundais des Affaires étrangères a récemment notifié au SG de l'ONU  «la fermeture formelle et la liquidation du Bureau de l'envoyé spécial au Burundi au 31 décembre 2020».

Evariste Ndayishimiye a donné cet accord après une rencontre entre le président burundais et l'envoyé spécial de l'ONU pour la région des grands lacs, Huang Xia à Bujumbura.

Tout en affirmant que l'ONU a pris bonne note de cette décision, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des grands lacs a demandé au Burundi  «un délai de 9 à 12 mois pour des formalités administratives, logistiques et légales en rapport avec la fermeture et la liquidation, dont la résiliation des contrats du personnel local et international, le paiement des fournisseurs et l'épuration d'autres obligations financières, etc.», a annoncé la présidence burundaise.

Le président burundais a accepté la requête de l'ONU en précisant, cependant, que de techniciens burundais vont travailler avec ceux de l'ONU pour «déterminer les délais nécessaires pour ces formalités ainsi que le chronogramme».

Dans son dernier rapport sur le Burundi, le SG de l'ONU avait décidé de prolonger jusqu'au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial au Burundi.

Le Bureau de l'Envoyé spécial du SG de l'ONU au Burundi avait été créé en 2016 au plus fort de la crise née de la décision de l'ancien président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal.

Sa mission fixée par l'ONU était, notamment, de «mener et coordonner les efforts politiques des Nations Unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi».


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