Pierre Buyoya jette l'éponge, le régime burundais exulte
Les autorités burundaises n'ont pas encore officiellement réagi par rapport à cette démission. Mais à travers les réseaux sociaux, les thuriféraires du régime se frottent les mains, crient victoire et attendent son extradition.
Récemment condamné à perpétuité par la justice de son pays, le Burundi, l'ancien président, Pierre Buyoya, finit par lâcher du lest en démissionnant de son poste de Haut représentant de l'Union africaine au Mali et au Sahel.
Plusieurs médias internationaux font choux gras de cet abandon de poste.
«L'ancien président burundais a présenté sa démission de son poste de Haut représentant de l'UA au Mali et au Sahel pour pouvoir se consacrer totalement à sa défense», a rapporté la Radio France Internationale, RFI.
«Sa démission a été acceptée avec une grande reconnaissance pour l'excellent travail accompli au nom de l'Union africaine», a réagi un haut responsable au sein de la Commission.
Il occupait le poste de Haut représentant de l'Union africaine au Mali et au Sahel depuis huit ans.
Pierre Buyoya qui est toujours au Mali prévoit une conférence de presse d'ici quelques jours «pour expliquer» sa décision.
Les autorités burundaises n'ont pas encore officiellement réagi par rapport à cette démission. Mais à travers les réseaux sociaux, les thuriféraires du régime se frottent les mains, crient victoire et attendent son extradition.
En octobre dernier, la Cour Suprême du Burundi a condamné 15 anciennes hautes personnalités burundaises, dont l'ancien président Pierre Buyoya, à la prison à vie et à une amende de près de 7 millions de dollars américains.
Trois autres accusés ont écopé d'une peine de 20 ans de prison ferme dont l'ancien 1er vice-président de la République, Bernard Busokoza, aujourd'hui en exil.
Un seul prévenu a été acquitté dans cette affaire : Il s'agit d'Antoine Nduwayo, ancien premier ministre (février 1995-juillet 1996).
Toutes ces personnalités étaient visées par une enquête judiciaire sur l'assassinat, en octobre 1993, de l'ancien président Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu dans le pays. Elles étaient tous accusés d' «attentat contre le Chef de l'Etat, d'attentat contre l'autorité de l'Etat et d'attentat tendant à porter le massacre et dévastation ».
Le gouvernement du Burundi avait émis un mandat d'arrêt international en 2018 contre lui.
Ancien officier de l'armée burundaise, le major Pierre Buyoya a dirigé le Burundi à deux reprises (de 1987 à 1993 puis de 1996 à 2003) chaque fois par un coup d'état.