Le Burundi est submergé par un afflux massif des réfugiés congolais à l'épreuve des éléments : plus de 64.000 à relocaliser (UNHCR)

En espace d'un mois, le Burundi est devenu une terre de destination de la plus grande masse de réfugiés de son histoire. Près de 70.000 réfugiés congolais ont foulé le sol burundais comme réfugiés en moins d'un mois, d'après l'ONU.Selon le HCR, plus de 45.000 réfugiés « sont encore hébergés dans un stade local à Rugombo, à quelques kilomètres de la frontière avec la RDC, en attendant d'être transférés vers des sites pour réfugiés ».

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10.3.2025
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La Region

Le Burundi est dépassé par les événements, incapable de contenir la vague des réfugiés congolais qui, fuyant de violents combats à l'est de la RDC, franchissent la frontière burundaise notamment dans les provinces de Cibitoke ou Bubanza. Au stade de Rugombo qui héberge déjà plus de 50.000 réfugiés, les précipitations leur rendent la vie impossible. Tant et si bien que le HCR appelle à les relocaliser dans d'autres endroits du pays.

« En raison des pluies, la précarité et la vulnérabilité des réfugiés sont exacerbées. Plus de 64,000 nouveaux réfugiés attendent leur transfert vers des sites plus adéquats, où ils auront accès à des abris préservant leur dignité », a déclaré lundi 10 mars le bureau local du HCR à Bujumbura. Les autorités burundaises, déjà affectées par leur incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens burundais, demandent des appuis des partenaires pour faire face aux milliers de réfugiés congolais sur le sol burundais.

En espace d'un mois, le Burundi est devenu une terre de destination de la plus grande masse de réfugiés de son histoire.        Près de 70.000 réfugiés congolais ont foulé le sol burundais comme réfugiés en moins d'un mois, d'après l'ONU.

Selon le HCR, plus de 45.000 réfugiés « sont encore hébergés dans un stade local à Rugombo, à quelques kilomètres de la frontière avec la RDC, en attendant d'être transférés vers des sites pour réfugiés ».

« Le stade a dépassé sa capacité d'accueil et de nombreuses familles sont désormais hébergées dans des champs ouverts, au sein de la communauté ou chez des sympathisants », ajoute l'agence onusienne.

Sur le terrain, les autorités burundaises ont mis en place des structures d'accueil et de transit pour enregistrer, héberger et fournir une assistance d'urgence aux réfugiés.

Le gouvernement burundais est également en train d'identifier d'autres terrains où des sites de réfugiés supplémentaires pourront être installés au fur et à mesure des arrivées.

Cette vague massive de réfugiés est signalée alors que le conflit se poursuit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le mouvement anti-gouvernemental M23 qui bénéficie du présumé soutien des forces rwandaises, poursuit son avancée dans la partie est de la RDC après la prise de contrôle de plusieurs villes stratégiques de la région dont Goma et Bukavu.

Cette offensive a coûté la vie à des milliers de personnes et occasionné d'importants dégâts matériels exacerbant la crise humanitaire dans cette région affectée par l'activisme de plusieurs groupes armés qui y sévissent depuis des dizaines années.

Le Mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe ''terroriste'' et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

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