Un ministre burundais en visite au Rwanda : quelle volte face !
Les deux pays créent la surprise en s’engageant à cheminer vers la normalisation de leurs relations, a-t-on appris mardi à l’issue d’une rencontre entre Albert Shingiro, MAE du Burundi, et son homologue rwandais Vincent Biruta.
C’est sidérant de voir à quel point le discours officiel tranche avec les faits sur terrain au Burundi au niveau diplomatique.
Alors que le Président burundais, Evariste Ndayishimiye, ne cesse de vilipender le Rwanda, accusant ses autorités de carburer pour les ennemis du Burundi, son Ministre des relations extérieures, Albert Shingiro, vient de prendre tout le monde de court en se rendant au Rwanda pour « une visite de travail ».
Les deux pays créent la surprise en s’engageant à cheminer vers la normalisation de leurs relations, a-t-on appris mardi à l’issue d’une rencontre entre Albert Shingiro, MAE du Burundi, et son homologue rwandais Vincent Biruta.
C’est la partie burundaise qui a pris l’initiative de cette rencontre organisée à la frontière commune de Nemba-Gasenyi (sud du Rwanda).
« A l’initiative du gouvernement du Burundi, Vincent Biruta, ministre des affaires étrangères du Rwanda a accueilli pour une visite de travail au Rwanda, son homologue Albert Shingiro, MAE du Burundi », ont déclaré les deux ministres dans un communiqué conjoint.
Cette rencontre rentre dans le cadre de la volonté partagée « d’évaluer l’état des relations bilatérales entre les deux pays voisins et de convenir sur les modalités de leur normalisation », précise le texte.
Selon le Communiqué conjoint, le MAE du Burundi a remis à son homologue rwandais un message écrit du Gouvernement burundais adressé au gouvernement rwandais et son homologue a fait de même.
Avant de se séparer, le MAE du Burundi a invité son homologue rwandais à effectuer une visite de réciprocité au Burundi et cette invitation a été acceptée.
C'est la première fois que les MAE des deux pays se rencontrent officiellement pour discuter de leurs relations depuis 2015.
Les relations entre le Rwanda et le Burundi sont au plus mal depuis le déclenchement, au Burundi, par la crise née de la contestation du 3ème mandat de l’ancien président Pierre Nkurunziza.
Le Burundi a toujours accusé le Rwanda d’héberger les auteurs de la tentative de coup d’état du 13 mai 2015 et d’entrainer militairement les opposants en vue de sa déstabilisation.
De son côté, Kigali accuse Bujumbura de collaborer avec les rebelles FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) accusés d’avoir perpétré le génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994.
Au lendemain des élections de 2020, les nouvelles autorités burundaises veulent normaliser les relations avec Kigali.
