Une fois n'est pas coutume : des policiers écroués pour assassinat dans le centre du Burundi
Parmi les policiers écroués figure un officier, ancien responsable de la position policière de Rusarenda, en commune de Mbuye dans la province de Muramvya. C'est à cet endroit que le forfait a été commis le 26 septembre dernier.Les policiers-assassins y avaient été déployés après le passage d'hommes armés dans cette région proche de la réserve naturelle de la Kibira. Tous les cinq policiers appartiennent au quatrième groupement mobile d'intervention (GMIR-Gitega).
Cinq policiers viennent d'être condamnés par la Cour d'appel de Ntahangwa (mairie de Bujumbura) pour «coups et blessures» sur deux citoyens dont l'un est décédé. Ils ont écopé d'une peine allant de 5 à 20 ans. Parmi les policiers écroués figure un officier, ancien responsable de la position policière de Rusarenda, en commune de Mbuye dans la province de Muramvya. C'est à cet endroit que le forfait a été commis le 26 septembre dernier.
Les policiers-assassins y avaient été déployés après le passage d'hommes armés dans cette région proche de la réserve naturelle de la Kibira. Tous les cinq policiers appartiennent au quatrième groupement mobile d'intervention (GMIR-Gitega).
Mais ce dossier a ceci de particulier qu'il porte sur des policiers forcés de comparaitre en justice pour coups et blessures infligés aux paisibles citoyens. Si cela paraît normal sous d'autres cieux, c'est surprenant au Burundi où les policiers et les Imbonerakure sont coutumiers de telles barbaries. Chaque jour a son lot de leurs victimes.
Dans sa défense, l'officier incriminé a déclaré que les deux citoyens avaient été battus à morts par d'autres policiers en patrouille, accompagnés par des jeunes Imbonerakure.
«Les deux hommes ont été battus par des policiers en patrouille et des membres du comité mixte de sécurité. Moi je n'étais pas présent», s'est-il défendu. Mais quatre autres coaccusés l'ont publiquement chargé, en confirmant qu'il avait, lui-même participé au passage à tabac des deux hommes.
Après délibération, la cour d'appel a condamné à 20 ans de prison l'officier, à 15 ans de prison trois autres policiers dont un brigadier et à une peine de 5 ans d'emprisonnement un autre agent. Le verdict a été rendu public jeudi.
Les juges de la cour d'appel de Ntahangwa en itinérance à Muramvya ont également obligé aux accusés de verser un dédommagement collégial de deux cents millions de francs burundais à la famille de feu Prosper Majambere.