Une justice biaisée et sélective : le Dr Sahabo enfermé pendant 20 ans et dépouillé de tous ses biens
Le signal est donc clair comme l'eau de roche pour les potentiels investisseurs étrangers attirés par le Burundi: Investissez au Burundi à vos risques et périls. N’importe quel homme puissant au sein de l’élite dirigeante peut à tout moment téléguider la justice pour vous poursuivre, vous et tous vos biens. C’est un signal terrible envoyé par le régime Gitega et l’une des raisons pour lesquelles il a du mal à attirer les investisseurs étrangers.
Plus de trois ans après son arrestation et incarcérations dans de conditions inhumaines, le Docteur Christophe Sahabo, ancien directeur général de Kira Hospital est désormais informé de sa peine : vingt ans de prison, de lourdes amendes et est dépouillé de tous ses biens.
Le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Muha a publié le verdict le 14 février 2025. Il est finalement écroué pour « faux et usage de faux». Au regard du droit, cette peine est en principe passible d'une peine de cinq ans. Mais dans le cas d'espèce, le TGI a multiplié par quatre cette infraction pour avoir autant de temps de détention. Un verdict visiblement ordonné par ceux qui veulent voir ce grand médecin périr en prison
Le signal est clair comme l'eau de roche pour les potentiels investisseurs étrangers attirés par le Burundi.
Non content d'avoir ordonné sa détention 20 ans durant, le TGI lui a ajouté ces amendes : 7 millions de FBU pour amende et des dédommagements estimés à 178 millions d'euros, 8.600 dollars et, comme pour tout corser, la saisie de tous ses biens au Burundi.
Le signal est donc clair comme l'eau de roche pour les potentiels investisseurs étrangers attirés par le Burundi: Investissez au Burundi à vos risques et périls. N’importe quel homme puissant au sein de l’élite dirigeante peut à tout moment téléguider la justice pour vous poursuivre, vous et tous vos biens. C’est un signal terrible envoyé par le régime Gitega et l’une des raisons pour lesquelles il a du mal à attirer les investisseurs étrangers.
Rien n’effraie plus les investisseurs que la perception (justifiée ou non) que le droit de propriété n’est pas respecté et que la justice n’est pas indépendante !
Il sied de rappeler que le Dr Sahabo est en prison depuis plus de trois ans.
Diplômé et spécialiste en médecine de l’œil en Suisse, il avait toutes les opportunités pour mener une vie confortable en Europe. Mais son profond patriotisme l'a forcé à rentrer pour investir dans son pays natal afin de contribuer au bien-être de ses concitoyens. Il a pu rallier à son projet des partenaires économiques d'Europe et burundais pour fonder Kira Hospital, un établissement sanitaire de qualité qui, à Bujumbura, s'est rapidement imposé comme une référence dans le pays et toute la région.
A l'époque, le chef de l'Etat d'alors, Pierre Nkurunziza, l'avait publiquement félicité, qualifiant son projet d'exemple de patriotisme à suivre.
Mais son succès a suscité la convoitise des généraux et autres caciques du régime CNDD-FDD qui ont pris l'option de mettre la main dessus. La suite est connue de tous ! Arrestation du médecin par les agents du SNR, détention prolongée puis jugement éhonté. C'est cela le Burundi, terre de non-droit.
Une justice sélective n'en n'est pas une
Alors que cet éminent médecin croupit en prison pour "usage de faux", il y a des hommes politiques corrompus qui sont connus pour avoir détourné la somme exorbitante de 54 milliards de francs burundais destinés à la construction d'un barrage hydroélectrique, qui sont aujourd'hui libres et siègent toujours à l'Assemblée nationale en tant que député.
Même si le Dr Sahabo était coupable, il est clair qu'il a été jugé de manière sélective. Une justice sélective n'est pas une justice du tout. La liste des personnes accusées de crimes de corruption majeurs qui ont été arrêtées et rapidement libérées est longue. Ils ont tous un point commun : ils sont hutus et sont proches du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Burundi Daily a documenté certains des cas les plus marquants : Chasse aux corrompus : les gros poissons passent à travers les mailles du filet judiciaire.
Un autre cas bien documenté est celui d’un ancien ministre de la Santé: Les ultra-corrompus à l'honneur sous l'ère Ndayishimiye : Dr Thaddée Ndikumana réintègre la cour des grands, par décret.