A l'approche des élections, le régime CNDD-FDD en mode répression de la presse
Pour le cas d'IWACU, d'aucuns estiment que c'est plutôt la présidente du CNC qui se vassalise face au régime qui la nourrit. C'est donc elle qui mérite une mise en garde. Car au regard de la loi qui régit le CNC, sa première mission de selon l'esprit et la lettre de la loi organique n°1/05 du 8 mars 2018 est de « garantir l'indépendance, notamment en matière d'information, des médias publics et privés ».
Lundi, le 10 juin 2024, le patron du journal indépendant la NOVA a été convoqué par un procureur de la république sans aucune précision sur le motif. Une de ses journalistes, Sandra Umuhoza languit en prison depuis plusieurs jours suite à son message dans un groupe Whatsapp. Sandra, dont un de ses parents a été happé par la machine génocidaire hutu en 1993 est accusée d'atteinte à la sûreté de l'État et d'aversion ethnique". Elle a rejoint Floriane Irangabiye, une autre journaliste coffrée pour des raisons toutes aussi floues.
En janvier 2023, cette animatrice de la radio en ligne Igicaniro a été condamnée à dix ans de prison après avoir été reconnue coupable "d'atteinte à la sûreté intérieure du territoire national", après des émissions radios critiques du pouvoir burundais.
La semaine dernière, la présidente du Conseil national de la Communication a ouvertement mis en garde le journal indépendant IWACU pour ses informations déséquilibrées. Il sied de rappeler ici que le journal IWACU est quasiment le seul organe de presse réellement indépendant qui est encore opérationnel au Burundi.
La mise en garde du CNC est tombée au lendemain de la publication coup sur coup d'une interview du politologue et professeur Julien Nimubona qui a déclaré tout de go que le monopartisme est déjà de fait au Burundi, coiffé par l'ancien mouvement rebelle devenu parti présidentiel, CNDD-FDD.
Pour le cas d'IWACU, d'aucuns estiment que c'est plutôt la présidente du CNC qui se vassalise face au régime qui la nourrit. C'est donc elle qui mérite une mise en garde.
Car au regard de la loi qui régit le CNC, sa première mission de selon l'esprit et la lettre de la loi organique n°1/05 du 8 mars 2018 est de « garantir l'indépendance, notamment en matière d'information, des médias publics et privés ».
Au lieu de prêter le flanc au parti présidentiel en mal de popularité, le CNC devrait accompagner tous les acteurs, législateurs et praticiens, dans la construction d'un édifice chargé avant tout de produire chaque jour davantage d'espace pour la liberté d'expression.