Aides étrangères: Quand Alain Guillaume Bunyoni tient les cordons de la bourse, des questions fusent de partout
Mais aux yeux de l'opinion, le choix du nouveau coordinateur des aides, en la personne d'Alain Guillaume Bunyoni, pose aussi problème. Car l'actuel premier ministre, accroc du luxe et milliardaire incontesté, passe aussi pour un as de la corruption et du gain illicite. En lui confiant la coordination et le monitoring des aides étrangères, le chef de l'Etat burundais vient d'empirer une situation qui était déjà catastrophique.
Après une mini table ronde avec les Partenaires Techniques et Financiers du Burundi en vue de trouver une solution au problème de « l'inefficacité de l'aide », le Chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a pris tout le monde de court en confiant le monitoring et la coordination des aides étrangères à son premier ministre, le général Alain Guillaume Bunyoni. Jusqu'ici, l'acteur clé de ce segment était le ministre des affaires étrangères, Albert Shingiro.
En mettant en exergue le «manque de coordination » et la « légèreté » qui caractérisait jusqu'ici le flux des aides étrangères, en jetant son dévolu sur le général Alain Guillaume Bunyoni pour rectifier le tir, le chef de l'Etat burundais suscite moult interrogations.
Dans un premier temps de manière spontanée, d'aucuns se demandent pourquoi le président burundais a décidé de retirer la gestion et la coordination des aides du ministère en charge des affaires étrangères dont le patron, Albert Shingiro, s'active, tel le coche de la mouche, à redorer l'image du Burundi, horriblement ternie par le gâchis de la gouvernance du régime CNDD-FDD, qui, côté droits de l'homme, brille dans le macabre et le tragique.
Albert Shingiro aurait-il démérité face à son Bos, Evariste Ndayishimiye ? Payerait-il les frais de la récente reconduction des sanctions européennes, lui qui avait toujours affiché et clamé son optimisme sur l'imminente levée de ces sanctions qui minent l'économie burundaise ? Dans tous les cas, en fustigeant officiellement la légèreté et la mauvaise coordination des aides étrangères, Evariste Ndayishimiye a aussi taclé son ministre qui en avait la charge.
Mais aux yeux de l'opinion, le choix du nouveau coordinateur des aides, en la personne d'Alain Guillaume Bunyoni, pose aussi problème. Car l'actuel premier ministre, accroc du luxe et milliardaire incontesté, passe aussi pour un as de la corruption et du gain illicite.
En lui confiant la coordination et le monitoring des aides étrangères, le chef de l'Etat burundais vient d'empirer une situation qui était déjà catastrophique. Face au flux du fric en perspective, le général Alain Guillaume Bunyoni aura du mal à dissimuler sa véritable nature qui ne tardera pas à revenir à la surface. Avec lui, rien ne garantit, a priori, le sérieux souhaité dans la coordination et la gestion des aides étrangères.