Barrage de Mpanda ou l'éléphant blanc qui fait le buzz au Burundi : l'ultimatum du chef de l'Etat expire, sans effet

Emporté par une colère indicible, le chef de l'Etat a donné 15 jours aux services concernés pour entamer l'audit, enquêter sur ce dossier et établir les responsabilités afin que les coupables soient saisis pour dédommager l'Etat burundais qui a financé la totalité du projet grâce aux ressources amassées par l'Office burundais des recettes, OBR. Mais comme on l'a déjà vu pour d'autres projets ou services étatiques visités (justice, finances, OTRACO....), la colère du président est de façade et ne dure que le temps d'un éclair. Les 15 jours se sont déjà écoulés et rien.

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Burundi Daily
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16.12.2021
Categorie:
Economie

Il y a plus de deux semaines, le président burundais, Evariste Ndayishimiye fondait en larmes après avoir vu de ses propres yeux le piteux état du barrage de Mpanda, toujours inachevé alors qu'il est en construction depuis 2008 et qu'il a déjà englouti plus de 54 milliards de francs burundais.

Ce barrage hydroélectrique d'une capacité initiale estimée à 10 mégawatts devrait être érigé dans la commune de Musigati en province de Bubanza, sur terrain situé à la frontière des provinces Muramvya, Kayanza et Bubanza.

Les maisons attenantes au futur barrage s'affaissent à vue d'œil, les travaux de construction dudit barrage sont à l'arrêt depuis 2017 et personne n'a rien dit, y compris le ministre d'alors en charge de l'énergie, Come Manirakiza. Il sied de rappeler, à toutes fins utiles, que ce même ministre a eu le culot de construire personnellement et de gratifier à l'Etat burundais une maison en étages (deux niveaux).

Come Manirakiza, ancien ministre en charge de l'energie au Burundi se disait satisfait de l'avancement des travaux de construction du barrage de MPANDA. Images @ RTNB

C'est ce joyau de l'architecture moderne qui abrite aujourd'hui le ministère burundais de l'énergie et des mines. Qu'un ministre rémunéré par l'Etat fasse à ce dernier un don d'une maison à deux niveaux, ce fut une première au Burundi et certainement dans le monde entier. Il y a une année, le nouveau président Evariste Ndayishimiye a honoré d'une médaille pour ce don inestimable.

Mais que ne fut sa surprise lors d'une descente effectuée sur le site du barrage. Tout est à l'arrêt et les bâtiments se fissurent.

Emporté par une colère indicible, le chef de l'Etat a donné 15 jours aux services concernés pour entamer l'audit,  enquêter sur ce dossier et établir les responsabilités afin que les coupables soient saisis pour dédommager l'Etat burundais qui a financé la totalité du projet grâce aux ressources amassées par l'Office burundais des recettes, OBR.

Mais comme on l'a déjà vu pour d'autres projets ou services étatiques visités (justice, finances, OTRACO....), la colère du président est de façade et ne dure que le temps d'un éclair. Les 15 jours se sont déjà écoulés et rien. Au niveau de l'opinion, on s'attend à d'autres larmes présidentielles, sur d'autres projets ou services publics.

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