Bye Bye Arusha : Le sénat burundais annonce un débat sur l'anachronisme des quotas ethniques en août 2023

C'est officiel. Le sénat chemine vers la suppression des quotas ethniques dans les institutions burundaises en ce mois d'août 2023 qui s'annonce. Ironie du sort : cet agenda de la honte qui annonce la légitimation de l'exclusion programmée des tutsis de la sphère institutionnelle au Burundi a été révélé par un sénateur tutsi, en l'occurrence Fabrice Nkurunziza, qui fait aussi office de deuxième vice-président du sénat. Fabrice Nkurunziza l'a déclaré lors de sa tournée en province de Rumonge au sud du Burundi.

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Burundi Daily
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5.8.2023
Categorie:
Politique

C'est officiel. Le sénat chemine vers la suppression des quotas ethniques dans les institutions burundaises en ce mois d'août 2023 qui s'annonce. Ironie du sort : cet agenda de la honte qui annonce la légitimation de l'exclusion programmée des tutsis de la sphère institutionnelle au Burundi a été révélé par un sénateur tutsi, en l'occurrence Fabrice Nkurunziza, qui fait aussi office de deuxième vice-président du sénat. Fabrice Nkurunziza l'a déclaré lors de sa tournée en province de Rumonge au sud du Burundi.

« Nous invitons la population à donner ses avis, pendant les rencontres que le Sénat va bientôt organiser pour demander s'il faut mettre fin ou proroger l'article 289 de la Constitution qui prévoit les quotas ethniques dans les Pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire », a-t-il déclaré lors d'une réunion organisée à l'intention des conseillers collinaires issus des communes de la province Rumonge.

Pour tous ceux qui connaissent la portée des consultations populaires au Burundi, les dés sont déjà pipés. Les quotas ethniques seront bientôt rayés de la Constitution de la République du Burundi et l'Accord d'Arusha qui les a recommandés sera à son tour completement relégué aux oubliettes de l'histoire.

Mais il s'agit-là de formaliser ce qui était déjà une réalité de fait. Car il n'y avait plus de respect des quotas ethniques ni dans l'armée ni dans la police, encore moins au sein de l'administration.

Les hutus ont fait main basse sur tout le pays et les tutsis sont exclus de partout au propre comme au figuré, à quelques rares exceptions de tutsis de services qui ont troqué leur conscience contre le pain de la honte.

En animant le débat sur la pertinence des quotas ethnique, le débat fonde son initiative sur la Constitution du 7 juin 2018, dans son article 289. Cette loi fondamentale, tout aussi controversée, accorde un délai de 5 ans au Sénat pour évaluer le système de quotas ethniques dans l'exécutif, le législatif et le judiciaire afin d'y mettre fin ou de le maintenir.

Le président du sénat l'a rappelé en février dernier lors de la célébration de la journée nationale de l'unité des Burundais.

« Nous vous invitons à nous dire s'il faut mettre fin à ces quotas d'équilibre ethnique afin que les Burundais retrouvent leur unité d'antan, celle de nos ancêtres qui défendaient le territoire comme un seul homme. Donc, nous appelons les citoyens à donner leurs avis pour que d'ici deux ans, nous rendions un rapport au président de la République sur ce sujet », avait déclaré le président du sénat.

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