Déconstruction structurelle de l'Etat burundais : Pleins feux sur un vibrant appel d'un patriote aux intellectuels burundais de tous horizons

En effet, à travers l'histoire, la classe intellectuelle a toujours été la force motrice des renaissances nationales. Dépositaires du savoir et de la pensée critique, les intellectuelles et intellectuels ont la capacité d'imaginer un avenir meilleur et de mobiliser la société dans ce sens.

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Burundi Daily
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29.11.2024
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Politique

« Mourir dans la Médiocrité ou Renaître dans la Gloire ? L'Heure du Jugement Intellectuel ». Cette alerte moulée  en  « lettre » est à la fois poignante et urgente.

Selon son lanceur Eméry Pacifique Igiraneza, un intellectuel burundais de la frange occidentale de la diaspora et leader émergent sur la scène politique burundaise, il y a péril à la demeure collective que constitue le Burundi et tous ses fils et filles, en particulier les intellectuels, qu'ils soient du parti au pouvoir ou de l'opposition,  doivent s'activer pour désembourber la Nation.

Emery Pacifique Igiraneza se désole de ce que le Burundi soit aujourd'hui « l'archétype de l'échec, de la désunion et de la corruption » pendant que, de manière troublante, les Burundais agissent comme si tel était « le destin immuable ».

« Nous nous perdons dans le blâme réciproque : l'opposition pointe du doigt le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, tandis que ce dernier accuse l'opposition et la société civile. Pendant ce temps, le reste du peuple crie au secours sans engager d'action tangible. Nous sommes devenus une nation enfermée dans un cycle vicieux d'échec où nous persistons à répéter les mêmes erreurs. Notre caractère collectif national s'est altéré, corrompu par des actions antipatriotiques, la paresse et une culture enracinée de sabotage mutuel. Les suggestions de réforme suscitent l'hostilité, et celles et ceux qui osent appeler au changement sont vilipendé·e·s, découragé·e·s ou symboliquement assassiné·e·s ».

Les uns et les autres sont pourtant convaincus que « si le Burundi n'entreprend pas une renaissance profonde – une métamorphose politique et culturelle – ils resteront emprisonnés dans l'état actuel de désespoir ».

Appel à la Renaissance Nationale

D'après l'auteur de cette lettre, il est urgent de planifier la renaissance nationale, qui n'est pas un souhait naïf, mais un processus délibéré et structuré qui exige engagement et courage.

En effet, estime l'auteur, pour que le Burundi renaisse, ses fils/filles doivent s'astreindre à ces principes suivants : Vérité et responsabilité.

« Nous devons affronter notre passé avec honnêteté, reconnaître nos échecs sans peur ni excuses. La vérité est le socle sur lequel se bâtissent la confiance et le progrès3.

Patriotisme : Un amour pour le Burundi transcendant le tribalisme, le régionalisme et l'ambition personnelle doit être ravivé. Notre allégeance doit aller à la nation, et non à des cliques ou intérêts égoïstes. Inclusion : Aucun Burundais ou aucune Burundaise, quelle que soit son ethnie, sa région ou son affiliation politique, ne doit se sentir exclu·e de l'avenir du pays. Méritocratie : Les responsabilités nationales doivent être confiées à celles et ceux qui ont une compétence avérée, non en fonction de l'affiliation politique ou des favoritismes ethniques. Responsabilité collective : Chaque Burundais et chaque Burundaise doit s'approprier le destin de notre nation. Attendre un sauveur ou accuser les autres ne suffit plus. Leadership visionnaire : Une feuille de route claire et réalisable pour le développement du Burundi doit être élaborée, en priorisant les réformes en matière d'éducation, de santé, d'infrastructures et de gouvernance.

Rôle primordial des intellos

Cet appel à la renaissance s'adresse au premier chef aux intellectuels.

En effet, à travers l'histoire, la classe intellectuelle a toujours été la force motrice des renaissances nationales. Dépositaires du savoir et de la pensée critique, les intellectuelles et intellectuels ont la capacité d'imaginer un avenir meilleur et de mobiliser la société dans ce sens.

 Fonctionnaires et professionnels

C'est le moteur du service public et de la croissance économique. Leur innovation et intégrité peuvent transformer des systèmes gangrenés par l'inefficacité et la corruption

Enseignant·e·s et professionnel·le·s de santé

Ils façonnent les esprits et la santé de notre peuple et jouent un rôle dans la formation d'une génération de citoyen·ne·s instruit·e·s et en bonne santé.

Leaders religieux :

C'est la boussole morale de notre société. Ils doivent utiliser leurs plateformes pour inspirer l'unité et le leadership éthique.

Diaspora

Elle a vu ce qui est possible dans d'autres nations. Apportez ces connaissances et réseaux pour alimenter la transformation du Burundi.

Jeunes et opposition :

C'est la voix de demain. Ils doivent canaliser son  énergie dans des mouvements constructifs qui défient le statu quo et offrent des solutions. La classe intellectuelle ne peut se permettre d'être complice par son silence ou son inaction. L'apathie est une trahison.

Prochaines étapes : transformer la conscience en action Dialogue national :

Il s'agit d'organiser un forum large et inclusif qui rassemble tous les secteurs de la société burundaise – gouvernement, opposition, société civile, groupes religieux et diaspora – pour tracer une voie commune. Nous devons contraindre le gouvernement à dialoguer par tous les moyens nécessaires, y compris des manifestations pacifiques, une pression soutenue de la société civile et des actions coordonnées de la diaspora. Si le gouvernement résiste, nous devons démontrer, par une volonté collective, que l'avenir de la nation est trop important pour être laissé entre les mains d'une élite dirigeante non contestée.

Manifeste de la Renaissance

Il s'agit de développer un plan concret décrivant les étapes nécessaires pour reconstruire le Burundi.

Établir un Conseil des Intellectuelles et Intellectuels pour la Refondation Nationale : Cet organe servira de groupe de réflexion pour guider la mise en œuvre du manifeste.

Investir dans le leadership des jeunes : Créez des plateformes qui permettent aux jeunes Burundais et Burundaises de prendre des rôles de leadership.

Mobiliser les ressources : Nous devons mobiliser des ressources au pays et à l'étranger pour soutenir cet agenda.

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