Des questions qui dérangent et révèlent l'état d'esprit du régime de Gitega: Le Président burundais pète les plombs suite à une question osée sur les calcinés de la prison de Gitega
C'est comme ça que vous propagez des mensonges sur le Burundi, moi je vous dis que toutes les victimes ont été dignement enterrées après une messe organisée à leur intention », a déclaré le président burundais. « Vous êtes venus pour me jauger, vérifier si je suis au courant de ce qui se passe dans mon pays, c'est une honte », a-t-il vertement ajouté sur un ton menaçant. Depuis sa prise de fonction en juin 2020, c'est la première fois que le général Evariste Ndayishimiye disjoncte en public en s'en prenant à un journaliste pour une idée qui est sur toutes les lèvres.
A l'occasion d'une émission publique animée mercredi depuis le stade Intwari de Bujumbura, le Chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye s'est, à la surprise générale, violemment emporté suite à une question précise sur les allégations d'un « enterrement expresse et furtif » des nombreux détenus récemment tués dans un incendie d'origine criminelle survenu à la prison de Gitega.
Ce n'était pas la seule question qui a mis à nu l'esprit d'État d'un régime qui s'acharne à cacher la vérité malgré toutes les preuves qui vont à l'encontre de la communication manipulatrice d'un régime qui veut à tout prix se créer une image d'un "saint".
Nous reviendrons sur les questions clefs qui exposent la légèreté d'un président qui veut plaire publiquement à tout le monde quand on sait qu'il est paralysé par le cercle des généraux qui contrôlent la direction du pirogue gouvernemental, donc incapable de mener les réformes qu'il prétend vouloir imposer.
« C'est comme ça que vous propagez des mensonges sur le Burundi, moi je vous dis que toutes les victimes ont été dignement enterrées après une messe organisée à leur intention », a déclaré le président burundais.
« Vous êtes venus pour me jauger, vérifier si je suis au courant de ce qui se passe dans mon pays, c'est une honte », a-t-il vertement ajouté sur un ton menaçant.
Depuis sa prise de fonction en juin 2020, c'est la première fois que le général Evariste Ndayishimiye disjoncte en public en s'en prenant à un journaliste pour une idée qui est sur toutes les lèvres. Selon de nombreux témoignages, l'incident survenu à la prison de Gitega est tout sauf accidentel.
La prison a été volontairement calcinée à l'image de l'ancien marché central de Bujumbura en 2013 à l'aide d'une poudre hautement inflammable et dangereusement mortifère.
Selon le général Evariste Ndayishimiye, l'effectif global des personnes tuées dans cet incendie de Gitega est, au final, de 46.
Dans la fraîcheur de l'incident, le vice-président de la République dépêché par le gouvernement pour annoncer le nombre de décès avait avancé un chiffre de 38 personnes tuées.
Selon des sources concordantes, entre 200 et 300 détenus auraient été avalés par le feu. Ils auraient été enterrés dans près de 15 fosses communes préalablement aménagés dans la province de Gitega.
Pour rappel, le 7 décembre dernier, la prison de Gitega, la capitale politique du Burundi, était ravagée par un incendie meurtrier qui avait fait officiellement 38 morts et 69 blessés. Mais selon des des témoins sur place et associations locales, le bilan pourrait en réalité avoisiner les 300 morts.
Ni les journalistes, ni les agents de la Croix-Rouge burundaise, présents sur place lors de l'incendie mais tenus à l'écart, n'avaient pu voir le nombre de corps enlevés par la police. Celle-ci, dans la foulée, les avaient enterrés nuitamment, sans même prévenir les parents des victimes.