Discorde autour des eaux du Nil : L'Egypte, sûre du soutien de pays comme le Burundi, sort ses griffes.
La colère égyptienne grandit et la pomme de la discorde n'est autre que le projet du barrage Renaissance que l'Ethiopie a décidé d'ériger sur le Nil bleu, près de sa frontière avec le Soudan. Initié en 2011, ce barrage a conduit à des tensions sur les ressources en eau avec les États en aval, en particulier avec l'Égypte. L'Egypte est inquiète, craignant que ce barrage n'affecte les ressources en eau qu'elle tire du Nil en aval et qui représente un débit annuel de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau.
Déjà palpable depuis près d'une décennie, la tension autour des eaux du fleuve Nil est montée d'un cran ces derniers jours et l'Egypte y est pour beaucoup.
D'une part, les autorités égyptiennes ont arraché la semaine dernière le soutien du Burundi (la source la plus méridionale du Nil) dans son combat régional pour le contrôle, de l'amont à l'aval, des eaux du fleuve Nil.
D'autre part, faisant allusion au Barrage de la Renaissance en construction du côté éthiopien, le président égyptien est personnellement monté au créneau, mardi, en brandissant des menaces à l'endroit de quiconque tenterait de s'accaparer des eaux du fleuve Nil auquel l'Egypte tient comme à la prunelle de ses yeux.
«Personne ne peut prendre une seule goutte d'eau (du Nil) à l'Egypte », a déclaré le président égyptien lors d'une visite au Centre de formation et de simulation maritime de l'Autorité du canal de Suez à Ismaïlia.
Comme le rapporte le journal chinois Xinhuanet.com, les autorités égyptiennes appellent à un dialogue.
«Nous ne menaçons personne. Nous avons toujours cherché un dialogue rationnel et patient», a ajouté le président égyptien, soulignant que les demandes de l'Egypte «sont conformes aux lois internationales concernant les questions de ressources en eau transfrontalières».
La colère égyptienne grandit et la pomme de la discorde n'est autre que le projet du barrage Renaissance que l'Ethiopie a décidé d'ériger sur le Nil bleu, près de sa frontière avec le Soudan. Initié en 2011, ce barrage a conduit à des tensions sur les ressources en eau avec les États en aval, en particulier avec l'Égypte. L'Egypte est inquiète, craignant que ce barrage n'affecte les ressources en eau qu'elle tire du Nil en aval et qui représente un débit annuel de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau.
Très récemment, le Soudan a également soulevé des préoccupations similaires à l'égard de ce chantier de 4 milliards de dollars.
Des négociations tripartites ont été menées ces dernières années sur les règles de remplissage et d'exploitation de ce barrage hydroélectrique géant d'une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes, mais elles restent à ce jour infructueuses. Avant d'atteindre la Méditerranée, le fleuve Nil qui tire sa source en Afrique de l'est serpente une dizaine de pays riverains à savoir le Burundi, la RD Congo, l'Égypte, l'Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda.
Il sied de rappeler que l'Egypte a toujours revendiqué l'hégémonie sur les eaux du Nil. Sa revendication est basée sur un accord de l'époque coloniale entre le protectorat britannique en Égypte en 1929 et les gouvernements coloniaux britanniques des pays du haut bassin du Nil, et un traité bilatéral en 1959 entre l'Égypte et le Soudan. Malgré la mise en place d'un accord-cadre de coopération (CFA) en 2010 qui spécifie le partage proportionnel des eaux du Nil, ce traité n'a été signé ni par l'Égypte ni par le Soudan.