Enfin, le vieux trafic de minerais tourne mal pour les as de la mafia burundaise

Officiellement, le Burundi n’a pas d’avion qui vole, depuis 2012. Sa compagnie AIR Burundi est en mode « sous-traitance ». Son embarras vaut donc tout son pesant d’or. C’est d’ailleurs pour cette raison que directeur général de la société burundaise AACB (Autorité de l’aviation civile du Burundi) s’est immédiatement fendu d’une « note » à l’intention de sa hiérarchie pour montrer pattes blanches dans cette affaire.

Par
Burundi Daily
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24.11.2020
Categorie:
Gouvernance

L’anonyme auteur du vieil adage populaire ne croyait pas si bien dire : «quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier. Même si elle met plus de temps, la vérité finit toujours par arriver ! ».

C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui pour le gang burundais, engagé depuis des lustres dans le trafic illégal des mines d’or et d’autres manœuvres d’enrichissement illicite inavouables. Le mensonge avait pris le dessus et les caciques du régime CNDD-FDD s’en faisaient impunément plein les poches.

Mais depuis quelques mois, le roi est nu. Selon des sources concordantes, un jet privé « burundais » bourré d’or (valeur refuge par excellence) est cloué au sol rwandais après un ennui technique peu après son  décollage de l’est de la RDC.

Officiellement, le Burundi n’a pas d’avion qui vole, depuis 2012. Sa compagnie AIR Burundi est en mode « sous-traitance ». Son embarras vaut donc tout son pesant d’or. C’est d’ailleurs pour cette raison que directeur général de la société burundaise AACB (Autorité de l’aviation civile du Burundi) s’est immédiatement fendu d’une « note » à l’intention de sa hiérarchie pour montrer pattes blanches dans cette affaire.

Dans cette « note relative au faux certificat de transport aérien et l’immatriculation d’aéronefs commis par Gateway Export contre l’Etat du Burundi », Monsieur Emmanuel Habimana reconnait, tout de même, avoir eu à échanger depuis son bureau à Bujumbura avec un délégué de la compagnie aérienne indexée. Mais il étonne par son manque de professionnalisme quand il ose déclarer : « Une personne dont on ne se souvient pas l’identité qui disait qu’elle représentait Gateway export a demandé une audience chez AACB ».

Puis, passant du coq à l’âne, il s’en mêle les pinceaux en évoquant Kigali sans aucun lien avec ses propos : « A notre grande surprise, Gateway export a demandé l’autorisation de survol et d’atterrissage à Kigali pour un aéronef de type Antonov 72- 100 ».

Nous n’avons pas eu la suite réservée à cette note fuitée. Mais certains faits et gestes illustrent bien la colère des autorités burundaises dont on sait qu’elles sont impliquées jusqu’au cou dans ces transactions inavouables. Selon des sources, l’avion en question venait de la RDC et transportait de l’or à vendre à Dubaï.

Parmi les agents secrets du régime burundais, principaux acteurs de cette mafia organisée, se trouvent l’homme d’affaire Jean Marie Rurimirije et un certain Herman Ndayisaba, ancien patron de l’ONG TPO. Ce dernier est déjà détenu à la prison centrale de Mpimba alors que l’autre est dans l’œil du Service des renseignements.

On en saura sans doute davantage dans les jours qui viennent. Surtout que l’ONG Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME, vient de saisir la CIRGL (Conférence internationale pour la région des grands lacs) pour lui demander d’enquêter sur cette affaire.

« Nous avons un grand honneur de nous adresser auprès de votre haute autorité pour vous demander de mettre en place une commission indépendante qui va effectuer des enquêtes indépendantes, l'une sur un aéronef de type ANTONOV 72-100 qui serait immatricule au Burundi sous les marques de nationalité 9U-BBU et une autre sur le trafic illégal des minerais (l'or) dans Ia région des Grands Lacs», a déclaré Gabriel Rufyiri dans une lettre au Secrétaire exécutif de la CIRGL.

« L’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) dispose des informations crédibles selon lesquelles une société de droit congolais GATEWAY EXPORT aurait demande une licence d'exploitation aérienne au Burundi en date du 05 aout 2019. Selon le message officiel du Gouvernement burundais, il n'a pas encore donne cette licence d'exploitation à la société Gateway EXPORT. Cependant, les informations à Ia disposition de l'OLUCOME confirment que l'avion opérait sans aucune entrave depuis un certain temps», a-t-il ajouté.

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