Et si la Belgique avait colonisé le Burundi? (Troisième Partie)
Réflexion d'Ambassadeur Ntakibirora
Comme pour faire bonne mesure, le régime Micombero opéra des arrestations et emprisonnements d’officiers et civils Tutsi originaires de Jenda et Muramvya en 1971, accusés d'atteinte à la sûreté de l'État et de tentative de renverser les institutions établies. La parodie judiciaire du procès du Major Jérôme Ntungumburanye et ses codétenus polarisa l’attention des Burundais et de la communauté internationale. Les pressions interne et externe, mais surtout la bravoure du Procureur Léonard Nduwayo -pourtant de Bururi- qui démontra que ce procès était monté de toutes pièces, feront que nombre de ces prisonniers échapperont au peloton d’exécution. Cette fois-ci, Micombero exerça son droit de grâce et commua les peines capitales en peines de prison. Ce fut le second sujet de ressentiment de la part de certains Hutu qui considéraient que la justice burundaise pratiquait deux poids et deux mesures.
Le 29 avril 1972, des hordes de rebelles Hutu ont envahi le Burundi depuis la Tanzanie et le Congo, pour massacrer des Tutsi. Des tracts appelant « au travail » disaient ceci : « Debout tous comme un seul homme. Armez-vous de lances, de serpettes, de machettes, de flèches et de massues et tuez tout Tutsi où qu’il se trouve ». Dans la pagaille, l’information d’État pointa du doigt les monarchistes, puis les tribalistes sans plus de précision. Finalement, le gouvernement comprit qu’il s’agissait d’un complot Hutu pour massacrer les Tutsi. Si au départ seuls les coupables ont été punis et les innocents n’étaient point inquiétés, par la suite l’armée a ratissé large. La répression militaire qui a suivi a été féroce. Les opérations étaient menées par des officiers Tutsi principalement en provenance de Bururi, sans mandat de la communauté Tutsi, de l’État-Major de l’Armée ou du Parlement du pays. Durant cette tourmente, beaucoup d’intellectuels Hutu ont été emportés, comme victimes collatérales. Tout s’est passé alors que le Burundi venait de reconnaître la Chine et de chasser Taiwan de l’ONU. L’Ouest a crié au communisme. La main du gouvernement américain a été pointée du doigt. Son ambassadeur Paul Melady sera déclaré persona non grata. Deuxième plénipotentiaire étranger à subir pareil sort au Burundi.
Le génocide au Burundi est une sale réalité, peu importe qui y pose son regard. Il faut se garder de le galvauder. Les historiens J.P Chrétien et J.F Dupaquier dans « Burundi 1972 : Au bord des génocides » ont bien vérifié l’authenticité du document d’indoctrination en kirundi qui appelait au génocide contre les Tutsi en 1972 et ils ont aussi écrit que la mobilisation pour tuer les Tutsi en 1972 s’était faite à travers tout le pays. Toutes tentatives de l’escamoter, de le nier ou le galvauder ne font qu’exacerber la haine et le ressentiment dans le cœur des rescapés, et de leur progéniture. Nous n’avons pas le droit de prolonger l’angoisse de jeunes générations des Hutu et de Tutsi qui aspirent à connaître la vérité. Cessons de multiplier les génocides au Burundi, n’en rajoutons pas alors que ceux qui ont véritablement endeuillé notre patrie n’ont toujours pas été réprimés. Réclamons la Commission Vérité et Réconciliation avec un volet Justice afin que les auteurs soient confondus et que justice soit faite. Même Wikipédia offre des pistes pour les deux génocides qu’il a recensés. Il en indique les auteurs mieux que les Rapporteurs spéciaux de l’ONU qui se sont succédé au chevet du Burundi.
Dans mon cri d’indignation contre le galvaudage de l’effroyable réalité du génocide pour des raisons politiques, j’ai épinglé les manquements graves des Rapporteurs Spéciaux de l’ONU Nicodème Ruhashyankiko (Rwanda), et Benjamin Whitaker (UK) respectivement en 1978 et en 1985. Le premier n’a pas cru opportun de qualifier les événements de 1972 au Burundi, dans un sens ou dans un autre. Pouvait-il le faire sans revenir sur celui qui avait frappé les Tutsi dans son propre pays en 1959, puis en 1973? Le second a professé ex-cathedra, dans le cadre de son étude sur le génocide arménien, « le massacre des Hutus par les Tutsis au Burundi en 1965 et en 1972 ». Sans qualifier ce massacre, sans explication aucune. Qu’en a-t-on fait? Rien. Absolument rien! L’impunité s’est implantée dans notre pays comme une culture de société.
Ainsi, ce scénario macabre d’attaque-répression se répétera le 15 août 1988. Des assaillants Hutu en provenance du Rwanda ont semé la désolation dans les communes de Ntega et Marangara dans le Nord-Est du pays. Encore une fois, la répression a été démesurée. Les chancelleries européennes ont réclamé des explications. Pendant toute une semaine, l’ambassadrice du Canada Mme Colleen Cupples, ayant résidence à Nairobi, a journellement campé devant mes bureaux. J’étais Directeur général au ministère des relations extérieures et de la coopération, chargé des relations avec l’Europe, l’Amérique du Nord et les Organisations internationales. Elle clamait que les militaires burundais avaient utilisé du napalm pour empêcher des insurgés défaits de se replier sur le Rwanda, et que certains corps avaient été retrouvés criblés de balles dans le dos. Face à la pression, le ministre Cyprien Mbonimpa, et mon collègue Alphonse Barancira, Directeur général a.i du Département Afrique, et moi-même nous sommes rendus à Ntega par hélicoptère. Les Colonels Stanislas Mandi et Daniel Nengeri nous ont fait visiter les hôpitaux. J’ai vu de mes propres yeux des centaines de bébés, de jeunes mamans, de vieillards Tutsi mutilés atrocement par les criminels venus du Rwanda. Quand je suis retourné à Bujumbura, choqué pour la vie, avec une des machettes saisies, tâchée du sang des innocents, ma rencontre avec l’ambassadrice du Canada a eu un tout autre ton. Je n’accepterai plus les protestations contre la soi-disant « répression sauvage par l’armée» en août 1988. Que faisaient ces rebelles cinq minutes avant de recevoir des balles dans le dos ? Ils massacraient à tour de bras poupons, nourrissons, jeunes, femmes, vielles et grabataires vieux Tutsi.
En ce qui concerne le génocide occulté de 1993, le rapport de la Commission Internationale d’Enquête Judiciaire des Nations Unies pour le Burundi conclue en son paragraphe 483 ce qui suit : « La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l’instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du Frodebu, y compris au niveau des communes. » Pour l’intégralité du Rapport commandité par le Conseil de Sécurité par sa résolution 1012/95, voir note en bas de page.
Depuis que ce rapport a été déposé, les gouvernements successifs au Burundi ne l’ont jamais exploité. Le Conseil de sécurité de l’ONU non plus. Et pour cause, puisque les dirigeants du pays concerné semblaient confortables dans leur mutisme malgré les terribles conclusions du rapport. Et lorsqu’ils se réveillent 23 ans plus tard, ils posent la question pertinente des responsabilités de ce drame. Mais ils se répondent immédiatement, au lieu d’interroger les témoins et exploiter les rapports appropriés. Ils pointent du doigt dans toutes les directions, pour mieux égarer l’opinion du petit peuple souverain qui les a mis au pouvoir.
Le Président Melchior Ndadaye a été assassiné par des soldats mécréants Hutu et Tutsi confondus. Le cri de ralliement lancé par Dr Jean Minani à partir de Kigali, adressé au peuple Hutu avec le slogan mobilisateur « Haguruka murwanire demokarasi yanyu » (levez-vous et battez-vous pour votre démocratie) a ouvert les vannes d’un massacre à large échelle. La justification post-mortem d’ «agashavu » (la petite colère) formulée par Sylvestre Ntibantunganya un peu plus tard ne tient pas la route. Feu Mechior Ndadaye était le Président de tous les Burundais, pas des Hutu uniquement. Pourquoi des nourrissons, vieillards et vielles Tutsi devaient-ils être exterminés par des hordes de tueurs Hutu parce que des criminels militaires (Hutu et Tutsi) avaient lâchement assassiné le Chef de l’État? Ces pauvres victimes ne les avaient pas mandatés à cet effet. La responsabilité des Présidents ayant dirigé le Burundi depuis la date du dépôt du rapport S/1996/682, qu’ils soient putschiste, terroristes génocidaires ou rebelles convertis, est sérieusement engagée. Pour avoir failli de mobiliser le peuple autour du ‘’PLUS JAMAIS ÇA’’, tous nos dirigeants de 1965 à nos jours (Hutu et Tutsi confondus) portent de lourdes responsabilités devant l’Histoire.
En ce qui concerne le Président Cyprien Ntaryamira, voici ce qui s’est passé. Ce dernier et son homologue rwandais ont passé la journée du 4 avril 1994 à Gdadolité en conférence avec leur confrère le Président Mobutu Sese Seko du Zaïre. A l’issue de ce sommet, le Président rwandais invita son collègue burundais à voyager à bord de son Dassault Falcon 50, afin qu’ils puissent poursuivre la discussion durant leur vol retour. Dans le sillage du Falcon présidentiel rwandais, suivait le jet du président du Burundi pour récupérer ce dernier à Kigali et poursuivre la route sur Bujumbura. Comme dicté par les usages protocolaires, quand un avion transportant un Chef d’État termine son atterrissage et revient au tarmac, le co-pilote ouvre le hublot et laisse flotter le fanion du pays. Le fanion rwandais a flotté sur l’avion qui ramenait les Présidents Habyarimana du Rwanda et Ntaryamira du Burundi à Kigali. Sans le vouloir, le Président Cyprien Ntaryamira avait brièvement bradé la souveraineté du Burundi, en passant totalement inaperçu à son arrivée à Kigali à bord d’un avion battant pavillon rwandais alors qu’il aurait été signalé à tous s’il avait atterri à bord de son propre aéronef. Dès le lendemain matin, comme conseillers diplomatiques du ministre des relations extérieures et de la coopération, mes collègues et moi avons relevé auprès du ministre Jean Marie Ngendahayo la violation des usages protocolaires, avec prière que le ministre en fasse part au président afin que cela ne se reproduise pas. Nous savons que le ministre en a parlé au Président Cyprien Ntaryamira, qui lui avouera sa parfaite ignorance de ce protocole diplomatique. Nous serons informés plus tard que les deux Présidents du Rwanda et du Burundi passeraient la journée du 6 avril 1994 à Dar-Es-Salaam, en réunion au sommet autour du Président Ali Hassan Mwinyi de Tanzanie. Nous avons été foudroyés d’apprendre qu’une fois de plus, à l‘issue du sommet de Dar-es-Salaam, le Président Habyarimana a invité son collègue Cyprien Ntaryamira à bord du Falcon rwandais, qui sera abattu plus tard, comme on le sait, au-dessus de Kanombe. L’avion présidentiel du Burundi rebroussa chemin sain et sauf et ramena à bon port le reste de la délégation.
Nous comprendrons plus tard que lors des vols retour des 4 et 6 avril 1994, le Président Ntaryamira avait naïvement servi malgré lui de bouclier humain au vieux routier Juvénal Habyarimana. Avec la fin tragique que l’on déplore.
Ce fut la croix et la bannière pour retrouver les restes du Président Ntaryamira et des ministres Bernard Ciza et Cyriaque Simbizi sur la scène du désastre aérien, en plein génocide. Feu Séverin Mfatiye, notre ambassadeur à Kigali était aux abonnés absents. Il avait suivi à Gitarama le gouvernement intérimaire de Théodore Sindikubwabo en débandade, laissant les Burundais vivants et morts à leur triste sort. Il a fallu toute une semaine d’intenses contacts avec les directions du Comité International de la Croix Rouge, de la Croix Rouge Belge et de Médecins Sans Frontières (France) basés à Kigali pour identifier les restes du Président et des deux ministres fauchés dans cet assassinat pour les ramener à la frontière du Burundi. Ce sont les mêmes organisations internationales qui nous ont épaulés pour évacuer les ressortissants burundais pris dans la tourmente du génocide des Tutsi du Rwanda. Je dois souligner le grand dévouement de l’ambassadeur belge Johan Swinnen, ami personnel que j’avais connu depuis 1978 lorsqu’il était en poste au Burundi, et encore durant les années 1984-87 lorsque nous étions tous les deux en poste comme Conseillers dans nos Missions permanentes respectives auprès de l’ONU à New York. Ce diplomate belge nous a rendu des services incommensurables.
Lorsque le gouvernement et la machine du parti CNDD-FDD se gargarisent d’un discours de haine anti-belge, et recourent à l’instrumentalisation des populations Hutu pour les monter contre la Belgique et les citoyens belges vivant au Burundi, cela traduit une grave myopie politique et un déplorable flagrant manque de maturité diplomatique. La Belgique n’a rien à voir avec la regrettable disparition des Présidents Ndadaye et Ntaryamira dont elle est faussement accusée. Le jour qu’on va découvrir les responsables de l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana, on va connaître les commanditaires à poursuivre en justice pour l’assassinat du Président Cyprien Ntaryamira. En attendant, tout le bruit n’est qu’abjecte conjecture.
Qu’est-ce qui a empêché les divers gouvernements de saisir la justice pour arrêter la dérive ? Oui je sais, les Hutu ont dit qu’ils ne pouvaient rien attendre des régimes monolithiques Tutsi des années 1966-2005. Qu’ont-ils fait depuis cette date que le Burundi vit sous le régime majoritaire Hutu? Rien. Absolument rien! Maintenant, ils cherchent à distribuer les blâmes.
Mais au fond, sauf le statut légal contraignant de mandataire qui a été scrupuleusement respecté, qu’est-ce qui aurait empêché la Belgique de coloniser le Burundi pour faire plaisir à ces nostalgiques qui l’accusent malgré tout de l’avoir fait? Suite aux longues recherches anthropomorphologiques sur les ethnies au Burundi, les Hutu et les Tutsi ont été assimilés aux Flamands et Wallons qui étaient culturellement différents et ne perdaient la moindre occasion de se battre. En 1830, pour résoudre leur problème, Flamands et Wallons sont allés emprunter à l’Allemagne voisine le Prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha pour devenir le 1er Roi des Belges. Depuis, la paix règne. Ce qui est bon pour les Belges devrait raisonnablement l’être pour les Barundi.
Au Burundi, pour éradiquer les massacres inter-ethniques, un souverain étranger aurait pu faire l’affaire comme pour les Belges. Il aurait fallu nous dégoter un monarque dans les Royaumes de Kongo, Luba, Lunda, Kazembe ou du Buha et promouvoir des institutions séparées pour les communautés Tutsi et Hutu, suivant le modèle belge. Le Professeur historien Émile Mworoha a dénombré une quinzaine de Royaumes rien que dans l’Afrique des Grands Lacs au XIXème siècle. Chaque Hutu pourrait prétendre régner sur les Hutu, et chaque Tutsi pourrait briguer la présidence dans les institutions en place pour le compte de la communauté Tutsi. Fini la sarabande des coups d’état. On se serait épargné tous les génocides, réels ou assumés, car aucun Hutu ou Tutsi ne pouvait briguer la position de Roi suprême des Barundi. Le pays aurait évolué sous l’enseigne d’une Nation avec deux communautés, paisiblement tout comme la Belgique, ou quatre communautés comme la Suisse, etc. Nous nous serions offert le luxe de créer des institutions pour les Batwa et les Baganwa comme peuples fondateurs et populations marginalisées ayant droit à la protection et à pleine participation à la gestion de leur pays, comme le Canada le reconnaît à ses populations Autochtones et à sa minorité Francophone.
On aurait gardé une superstructure nationale – comprenant la diplomatie, les services de défense nationale, les finances et l’économie- avec responsabilité partagée à 50/50%. Chaque ethnie aurait ses représentants au niveau national pour traiter de problèmes affectant tout le peuple burundais tout en assurant la lentille communautaire. On se moquerait de ces retardés politiques africains engagés dans de stupides guerres de mandats présidentiels illégaux et illégitimes. Quelle disgrâce !
Avec le plan de libre circulation des biens et des personnes au sein de la Communauté économique des pays des grands lacs (CEPGL) envisagé dans les années 80, un brillant entrepreneur Burundais Hutu ou Tutsi pouvait faire fortune au Rwanda ou au Congo. L’entrepreneur congolais Gaston Shindano n’aurait eu aucun besoin de se muer en Tutsi pour prospérer. Avec la communauté est-africaine, le trop plein d’intellectuels burundais s’épanouirait dans cet espace plus large, plein d’opportunité et d’avenir. Le gâteau serait large pour assouvir tous les appétits. Il y aurait à boire et à manger pour tous. Les Burundais qui se retrouveraient à Dar-es-Salaam, Kampala, Nairobi ou Kinshasa seraient heureux de parler la même langue, de partager la même culture. Leur ethnie serait le dernier de leurs soucis, le plus petit commun dénominateur.
Dans ces conditions, les descendants des Princes Kirima et Maconco ne continueraient plus d’être pointés du doigt comme ayant trahi le Roi et menacé l’intégrité territoriale, à tort bien entendu. Aucun Hutu ou Tutsi ne serait plus stigmatisé à cause des tords ou crimes supposément commis par son père ou son ascendant. Aucun ressortissant de Bururi n’aurait peur de divulguer sa province d’origine, à cause de la stigmatisation qui a souvent ostracisé les gens provenant de cette contrée. Tous enfin, comprendraient que les délits passés et présents sont, et doivent rester individuels.
Pour résoudre la grave crise qui endeuille le Burundi depuis avril 2015, le monde appelle de tous ses vœux des négociations entre le gouvernement contesté de Pierre Nkurunziza et l’opposition en place ou en exil. J’espère que le gouvernement Nkurunziza ne va pas poursuivre la voie actuelle de défiance et déclarer forfait, ce qui le disqualifierait davantage. J’espère qu’il montre du muscle (kunana) comme le régime Buyoya en 1999 juste pour la consommation interne. Le régime de sanctions imposées par la région a eu raison de la résistance du Président Buyoya. Bon gré, mal gré, je ne doute pas que le régime des sanctions actuels imposées au régime du Président Nkurunziza, et d’autres qui risquent de suivre contraindront celui-ci inéluctablement vers la table de négociation. Il faudra un sursaut pour que ces négociations soient déclenchées à temps, pour écourter les souffrances du peuple burundais.
Il faudra que les gens autour de la table des négociations nous reviennent avec des solutions viables. Je les invite à combler les brèches laissées par l’Accord d’Arusha, malgré la louable vigilance des participants d’alors. En revisitant les réserves exprimées en août 2000, il faut qu’ils pensent à exploiter cette formule d’une nation avec deux communautés hutu/tutsi avec séparation des pouvoirs. Ils devront insister à la mise en route de la commission vérité et réconciliation, avec dimension justice pour les auteurs des différents drames. Parce qu’il faut absolument qu’ils arrivent à rétablir ce qui s’est réellement passé- qui a été responsable de quoi pour qu’on traduise en justice les coupables. Le cœur léger, et portés par l’espoir d’un lendemain meilleur pour nous et pour notre progéniture, on passera aux étapes de consolidation de la paix et de la convivialité entre les communautés du Burundi.