Evariste Ndayishimiye enfin démasqué: Destruction méchante des maisons à Buterere
Ça y est. Les masques sont tombés. Finis la logomachie et autres discours mielleux dont le général Evariste Ndayishimiye était coutumier depuis sa prise de fonction en juin 2020.
Le digne successeur de feu Pierre Nkurunziza qui nourrissait jusqu'ici l'espoir d'un changement dans le sens de la réhabilitation de l'Etat de droit révèle sa bestialité congénitale.
Et les habitants de Buterere, un quartier situé au nord-ouest de la ville de Bujumbura, en prennent un coup sèchement frontal.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, leurs maisons ont été réduites en poussière sur son ordre, via le ministre en charge des infrastructures, Dieudonné Dukundane et le maire de Bujumbura, Jimy Hatungimana. Des dizaines de maisons ont été mises à terre sous l'œil de leurs propriétaires, résignés et choqués.
Pour justifier cette barbarie, les différents responsables ont eu le culot d'incriminer le choléra qui sévit dans le secteur.
« Ces maisons sont érigées dans des saletés génératrices de choléra, nous avons pris l'option de les mettre à terre », a osé déclarer le maire de Bujumbura, Jimy Hatungimana.
Or, personne n'ignore que cette maladie des mains salle est liée au manque criant d'eau potable a Bujumbura et dans tout le pays. La Regideso, une entreprise étatique dont la mission était de produire et distribuer cette denrée primaire devenue depuis rare, est distraite par la commercialisation du pétrole.
L'autre facteur majeur lie a cette maladie est la pauvrete qui gangrene le pays depuis des annees. Donc au lieu de s'attaquer aux causes relles, l'Etat a pris l'atroce decision de se debarrasser de ces residents. Sans doute que le president reviendra leur demander des votes en 4 ans quand il sera candidat a sa propre succession.
Les propriétaires des maisons démolies sont inconsolables et s'en remettent au chef de l'Etat, conscient qu'il est l'ultime responsable de l'ordre fatal.
« Nous restons sans voix. C'est inconcevable que des autorités puissent démolir nos maisons alors que ce sont les mêmes autorités, du chef de quartier au maire de la ville, qui nous avaient donné l'autorisation de construire nos maisons, nous demandons au chef de l'Etat de faire quelque chose », ont-ils confié aux médias locaux.
Sous le régime CNDD-FDD, l'administration dessert les citoyens au lieu de les servir.
Mais rien n'est définitif. Tôt ou tard, l'Etat finira par payer les pots cassés. Car au plan légal, s'il s'avère que l'Etat a démoli les constructions construites légalement, il sera, in fine, responsable de tous les dommages, car l'erreur de l'administration profite non pas à l'Etat, mais aux administrés.
Même dans l'hypothèse où l'erreur incomberait aux services d'urbanisme, l'Etat ne serait pas moins responsable.
Bien plus, pour ce qui est de la fiabilité du système d'enregistrement et de la sécurité juridique, le Code foncier du Burundi prévoit le principe de la responsabilité de l'Etat pour des erreurs du conservateur des titres fonciers en ces termes : « L'Etat est responsable des erreurs du conservateur. Cette responsabilité ne peut excéder la valeur du fonds et des constructions et plantations au moment où l'erreur a été commise augmentée d'un intérêt de 12% par an ».