Félix Antoine Tshisekedi ou le nouveau mal congolais?: D’une gouvernance exécrable à une médiocrité indicible

Lorsque Tshisekedi dit une chose, il faut s’attendre à son contraire. Son slogan d’élection du premier mandat était « le peuple d’abord », à la place du peuple d’abord il y a mis son ventre et ceux des membres de sa famille biologique et politique.

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La Region

PREMIÈRE PARTIE

En matière de gouvernance depuis l’indépendance du pays, la population congolaise en a connu de toutes les couleurs et formes. Des configurations politiques diverses ayant pris au fur et à mesure des allures barbares en lieux et place du développement humain. L’UDPS le parti présidentiel est un archétype de cette barbarie humaine.

Le premier président du Congo indépendant Kasavubu avec ses hésitations dans le maniement de l’exécutif, n’a pas pu aider le pays à décoller. Remplacé par l’autocrate Mobutu Sese Seko le pays a commencé petit-à-petit sa dégringolade !

Vers une déconfiture totale ?

Le concept de la balkanisation n’a-t-il  pas été utilisé depuis cette période trouble du pays ? Après 32 ans de règne d’une main de fer Mobutu  avait pu tout de même au départ unifier le pays qui était au bord d’un déchirement total pour un régionalisme exclusif et outrancier. Cependant, avec sa gestion de la chose politique chaotique, l’économie et le développement n’ont pas pu suivre malgré le potentiel de la richesse du sol et du sous-sol dont  regorge le pays.

Ejecté  honteusement  en 1996 par le maquisard rondouillard Laurent Désiré Kabila de Hewa-bora, qui y avait été confiné par des  « guerriers » Banyamulenge et plus tard, par une alliance supra-fortuite les Kadogo (jeunes soldats fils ou petits-fils) de ces guerriers. Kabila père a été porté  au pouvoir à Kinshasa après une odyssée de 7 mois seulement, le 17/05/1996.

Toutefois, cette alliance de circonstance n’a duré qu’une saison. Rancunier, Laurent le rebelle ne tarda pas à rappeler aux jeunes Kadogo Banyamulenge qui l’avaient accompagné allégrement jusqu’à Kinshasa que si Mobutu avait régné durant 32 ans c’est grâce à leurs parents qui l’avaient empêché de le dégommer. Surtout qu’il n’était pas né boiteux, que s’il marche avec handicap c’est à cause de Gitongo et Cyunguti (deux redoutables guerriers qui ne rataient quasiment pas leurs cibles) qui l’avaient rendu ainsi. Revanchard, il mijota sa vindicte et s’allia en un tournemain aux génocidaires hutus préparateurs et exécuteurs du génocide contre les Tutsis rwandais en 1994.

Kabila père a tiré sa révérence  en 2001, tué dans de circonstances restées opaques jusqu’à ce jour. Il a été immédiatement remplacé par son fils, Joseph Kabila Kabange (JKK pour les intimes).

Taiseux, le « fils » de l’adipeux dirigera le pays durant 18 ans de partage des pouvoirs avec son opposition tant politique qu’armée. JKK fera par la suite une alternance et une passation de pouvoir pacifique hors du commun. Du jamais vu en RDC.

Néanmoins, une erreur politique (celle qui constitue un crime à la nation, dit-on) s’est glissée quant au choix de l’homme à qui il céda le pouvoir, qui par ailleurs, n’avait pas gagné les élections. Ce que JKK avait laissé au peuple congolais (Felix Antoine Tshisekedi) est un legs, un héritage calamiteux voire  un cadeau empoisonné pour tous les congolais en général et les Tutsis congolais plus particulièrement.

Une fois au pouvoir, le fils du leader Maximo opposant à tous les régimes précédents, fit subir un calvaire aux Tutsis congolais (Banyamulenge, Banyarwanda du Nord-Kivu) et les Bahema de l’Ituri (assimilés aux Tutsis). Ils n’avaient jamais rien vu de pareil depuis les gouvernements passés susmentionnés de leur pays la RDC.

La mauvaise gouvernace a marqué son ère. Cette dernière est le fruit d’une crise criante d’un leadership défaillant dans la personne du chef de l’Etat. Garant de la nation et de la sécurité générale du pays selon la constitution celui-ci peine à pouvoir l’imposer dans tout le pays voire dans la capitale. Son impréparation à la prise de ce pouvoir peut-elle être à la base de ce manque ? On pourrait être tenté de le croire durant le premier mandant. Mais juste au début de son deuxième mandat répétant voire redoublant ses erreurs, Kabila fils a confirmé son incompétence notoire et une tendance avérée d’une personnalité très labile penchant vers un état de borderline. Cette erreur en politique susdite a produit ses conséquences.

En effet, le chef de l’Etat congolais est d’une légèreté quasiment puérile ou morbide, d’une frivolité des caractères matérialisée dans ses discours et ses actions et d’une infidélité émotionnelle dans ses relations avec ; soit ses adversaires politiques, soit ses partenaires politiques nationaux et étrangers à l’exception d’Evariste Ndayishimiye le président burundais avec qui, ils ont en commun la mégestion politique et et l’accaparement de l’économique de leurs pays respectifs ainsi que des  divisions tribalo-interethnique de leurs peuples respectifs.  

Tenez bien!

Lorsque Tshisekedi dit une chose, il faut s’attendre à son contraire. Son slogan d’élection du premier mandat était « le peuple d’abord », à la place du peuple d’abord il y a mis son ventre et ceux des membres de sa famille biologique et politique. Il a promis de terminer la guerre, mais l’insécurité a essaimé jusqu’aux portes de Kinshasa, les Kuluna ont atteint la Gombe, les Mai-Mai rebaptisés Wazalendo ont fait leur entrée dans les FARDC et l’on a parlé de la montée en puissance de l’armée alors qu’il s’est agi d’une désorganisation à tel enseigne que les FARDC ne peuvent plus gagner même pas une seule bataille. Au moindre accrochage ils détalent en trombe tels des pusillanimes endiablés.

Il avait promis aux Gomatraciens de « venir habiter à Goma », mais Goma est devenu aujourd’hui la ville la plus insécurisée de la RDC. Il avait promis de mettre en place des « visas électroniques », à la place nous avons eu des cartes d’électeurs qui s’effacent d’elles-mêmes. Les « 80 milliards de dollars américains promis sur dix ans » comme budget de la RDC, c’est de la chimère. Il avait aussi promis qu’« Une fois élu, il ferait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille », presque tous les dignitaires qui étaient visés par la mesure ont été par la suite promus à des postes équivalent à ceux qu’ils  occupaient. Le cas de Vital Kamerhe en est emblématique. Insolite ! Comment peut-on confier à un voleur patenté le ministère de l’économie puis président du parlement et espérer que le pays ira mieux. Rigolote ! Sur les réseaux sociaux, caricaturés avec sa femme Chatul entrain de converser comme quoi durant le deuxième mandant ils (lui avec son président de co-larron) vont construire des routes en préfabriqués. La kleptocratie se porte assez bien au pays de Fatshi Béton : les sommes de la taxe téléphonique RAM, les fonds pour le Covid-19, l’affaire de surfacturation de forages d’eau et de lampadaires ont déferlé la chronique mais presque tous les auteurs sont libres à l’instar de l’ancien Ministre Nicolas Kazadi.

Dernièrement notre chef de l’Etat a animé la gellerie à propos de  sa fameuse escarmouche en disant qu’il n’était pas un va-en-guerre parce le Rwanda est un pays voisin. William Haziltt disant que : « Certaines personnes font des promesses pour le seul plaisir de ne pas les tenir. »

En fin de compte, à parler des promesses de Tshisekedi on peut écrire des tomes. Sa campagne pour le deuxième mandat, était basée sur la conservation des acquis. Naïveté quasi-collective nous a bercé. A l’Est du pays il était voté avec des scores russes. N’est-ce pas parce que particulièrement les Banyamulenge, les Tutsis du Nord-Kivu et les Hema de l’Ituri sont tous victimes d’une épuration ethnique. Seule promesse tenue. Dans les états généraux de ses affidés l’on dit volontiers et aisément « Tokosilisa bango moko moko » qui veut dire « on va les exterminer un à un », en toute impunité.

D’ailleurs, pour être promus à des fonctions supérieures ou bien pour être élu dans les provinces du Nord- et Sud-Kivu il faut fonder sa campagne électorale sur la haine contre les Tutsis. De Bitakwira qui pour lui les Banyamulenges sont des étrangers venus du Rwanda en 1959 et Muhindo Nzangi qui avait demandé et réussi l’annulation de l’acte d’installation du bourgmestre de Minembwe, la liste de ces trafiquants de la haine anti-tutsie est longue comme un bras. Le premier ne pouvait jamais être élu vu son impopularité et surtout ses rodomontades querelleuses avec toutes les autres tribus voisines et le second ne pouvait pas non plus être nommé ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire vu son niveau d’études qui n’est pas du tout reluisant. Cependant, tous deux ont obtenu la confiance du chef de l’état et surtout de la population non instruite de leurs fiefs respectifs et ont accédé à des postes supérieurs dont ils ne pouvaient jamais rêver. Humm ! Le trafic de la haine ethnique fait Ministre dans les états faillis.

Bref, tel un clone de Mobutu la gouvernance de Tshisekedi est un fiasco total, un échec cuisant marqué par une incompétence collective de son entourage et d’une médiocrité indescriptible. Le tribalisme réinstauré nous amène inlassablement vers une balkanisation si rien n’est fait. En effet, Sandra Coly disant « Les gens médiocres n'ont pas d'autre forme d'intelligence que leur superficialité ».

Dans la deuxième partie, le phénomène atroce de cannibalisme sera exploré dans le contexte de l’avènement du régime de Tshisekedi en RDC. Cette pratique antique est redevenue monnaie courante en RDC, mais se matérialise actuellement presque contre une seule ethnie: Tutsie

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Karl Heinz Rummenigge

Karl Heinz Rummenigge est maître de conférence enseignant d’universités et militant de droit de l’homme dans la région des grands lacs.