Guerre anti-corruption : Le binôme Neva/Ndakugarika contre la mafia Burundaise
Le chef de l'Etat, qui, dans son élan initial de faire barrage aux leaders politiques notoirement corrompus, avait déclaré que chaque mandataire public devra d'abord déclarer ses biens, a fini par moyenner son ambition.Aucune autorité publique n'a jusqu'ici levé le voile sur ses richesses inavouables.« Il y a des autorités qui ont beaucoup de biens et elles passeraient des semaines et des semaines à les déballer », a alors déclaré le Président burundais en se dédisant publiquement.Selon des observateurs, le Président burundais aurait plié face aux menaces des généraux
C'est déjà dit et connu de tous : le chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye (alias Never) et Gervais Ndirakobuca (alias Ndakugarika), son super ministre de l'intérieur, développement communautaire et sécurité publique, ont déclaré une guerre sans merci aux jokers de la corruption qui s'enrichissent exagérément au vu et au su des citoyens structurellement pauvres et chroniquement affamés.
Mais au regard de la force et la position socio-politico-économique des grosses pointures foncièrement corrompues au Burundi, ce combat officiellement acharné parait perdu d'avance. Tant et si bien que l'énergie du binôme Never/Ndakugarika fait humoristiquement penser à la fable « Le Coche et la mouche » de Jean de Lafontaine.
En effet, à l'instar de la mouche qui, dans cette fable, s'agitait dans tous les sens autour des chevaux tirant durement une diligence et qui, à l'arrivée, se croyait en droit de demander un salaire alors que son inutilité était évidente, Never et Ndakugarika se prennent pour le fer de lance d'une guerre qui les dépasse.
Plus que la mouche du coche, les deux généraux sont eux-mêmes conscients de leur inefficacité.
Le chef de l'Etat, qui, dans son élan initial de faire barrage aux leaders politiques notoirement corrompus, avait déclaré que chaque mandataire public devra d'abord déclarer ses biens, a fini par moyenner son ambition.
Aucune autorité publique n'a jusqu'ici levé le voile sur ses richesses inavouables.
« Il y a des autorités qui ont beaucoup de biens et elles passeraient des semaines et des semaines à les déballer », a alors déclaré le Président burundais en se dédisant publiquement.
Selon des observateurs, le Président burundais aurait plié face aux menaces des généraux et autres faucons friqués de son régime. La mafia burundaise est donc plus forte que l'Etat.
Evariste Ndayishimiye l'aura d'ailleurs remarqué, fin octobre 2020, au lendemain d'un violent incendie qui a ravagé le marché de Kamenge dans la commune urbaine de Ntahangwa en Mairie de Bujumbura.
Dans son ultime sursaut patriotique et présidentiel pour contribuer à la reconstruction du marché, Evariste Ndayishimiye avait mis la main à la poche en contribuant personnellement à hauteur de 5 millions de francs burundais.
Mais immédiatement, les as de l'argent facile lui ont tout de suite montré qu'il reste, quoique président de la République, un nain financier par rapport à eux.
Ainsi, Vénérand Kazohera, Olivier Suguru, Adrien Ntigacika (Ziranotse)..., des quidams sortis du néant ont promis, chacun, des centaines de millions de francs burundais pour relancer le marché parti en fumée.
De quoi faire réfléchir et recompter les cartouches pour le général Président.