Ils sont en train de perdre la boule: Les autorités burundaises ne savent plus comment expliquer la crise de carburant

Alors que le ministre chargé des finances justifie la pénurie par celle des devises dans le pays, le chef de l'Etat et son premier ministre évoquent le trop-plein de véhicules importés annuellement par les Burundais.Leurs points de vue croisés montrent à suffisance que les uns et les autres se fourvoient ou versent dans des mensonges éhontés.

Par
Burundi Daily
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11.7.2024
Categorie:
Economie

C'est la cacophonie au sommet de l'État burundais, secoué de plein fouet par une sévère pénurie de carburant depuis déjà 43 mois. Alors que le ministre chargé des finances justifie la pénurie par celle des devises dans le pays, le chef de l'Etat et son premier ministre évoquent le trop-plein de véhicules importés annuellement par les Burundais.

Leurs points de vue croisés montrent à suffisance que les uns et les autres se fourvoient ou versent dans des mensonges éhontés.

« Le plus grand problème est lié au fait que nous importons les produits pétroliers. Or les importations se font en devises qui sont très insuffisantes aujourd'hui », a avoué Audace Niyonzima. Il s'étonne de ce que certaines personnes font semblant d'ignorer le manque criant de devises dans le pays.

Cette pauvreté aggravée en devises n'est pas du tout avancée par le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye alors que c'est lui qui a le contrôle de la Banque centrale, BRB (une autre particularité burundaise car sous d'autres cieux, la banque centrale est sous la coupe du ministère des finances). Evariste Ndayishimiye incrimine plutôt les Burundais qui importent trop de véhicules.

« Depuis 2020 jusqu'à présent, le Burundi a importé 33168 véhicules, 40922 motos, 7784 groupes électrogènes, 16638 pompes à eau », a déclaré le président burundais, sans pour autant citer la source de ces détails.

Curieusement, le premier ministre Gervais Ndirakobuca lui a emboité le pas en accusant certains ménages de s'équiper en véhicules.

« L'appel que je peux lancer aux Burundais est celui-ci : rompez avec cette habitude où l'enfant doit avoir un véhicule, le chef de ménage en posséder un autre, sa femme aussi. Plus le parc automobile s'agrandit, plus la demande en carburant devient importante notamment », a-t-il daigné déclaré lors de la dernière émission publique des membres du gouvernement burundais le 28 juin dernier à Makamba au sud du Burundi.

Visiblement, le chef de l'Etat et son premier ministre font montre d'un cynisme outrecuidant à l'égard des Burundais, notoirement assaillis par une pauvreté extrême dont le régime CNDD-FDD est à l'origine.

Car plusieurs véhicules par ménage est un signe extérieur de richesse. Et les ménages qui en comptent autant ne sont pas si nombreux que ça dans le pays. Au contraire. Les Burundais se meurent dans leur immense majorité. Et nul n'ignore que le Burundi est classé par la Banque mondiale au bas de l'échelle (dernier pays au monde) en matière de développement humain durable.

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